En Côte d’Ivoire, les cacaoyers, souvent affectés par des maladies ravageuses, trouvent un nouvel allié dans l’agroforesterie. Une étude menée à Kouassi-Kouassikro, village de la sous-préfecture de Gadouan, révèle que combiner les cacaoyers avec divers arbres pourrait freiner la propagation des maladies et renforcer la biodiversité locale.
Cette recherche, dévoilée lors d’un atelier à l’Université Jean Lorougnon Guédé (UJLoG) de Daloa, met en évidence les bénéfices de l’agroforesterie dans les zones de culture du cacao. Le Dr Kouakou Akoua Tamia, chercheuse à l’origine de l’étude, affirme que « les systèmes agroforestiers réduisent l’incidence des maladies comme le swollen shoot et la pourriture brune ». Ces pratiques contribuent ainsi à améliorer la productivité agricole tout en préservant l’environnement.
L’agroforesterie ne se limite pas à la santé des cacaoyers : elle représente également une stratégie durable pour restaurer les sols et lutter contre la déforestation. Le professeur Barima Yao Sabas, coordonnateur du projet, souligne que l’intégration d’arbres aux plantations offre de nouvelles sources de revenus aux agriculteurs, tout en protégeant les terres.
Ce projet s’inscrit dans la Formation Appliquée en Agroforesterie en Afrique de l’Ouest (FA³O), un programme soutenu par l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) de France. Pendant cinq jours, du 21 au 25 octobre, l’atelier a réuni étudiants et professionnels autour de sessions théoriques et d’activités de terrain. Ils ont exploré divers aspects de l’agroforesterie, de la caractérisation des systèmes jusqu’à l’évaluation du stock de carbone et la reconnaissance des maladies du cacaoyer.
Le modèle agroforestier pourrait ainsi se révéler crucial pour l’avenir du cacao ivoirien. En promouvant une agriculture respectueuse de l’écosystème, la Côte d’Ivoire pourrait à la fois accroître la résilience de ses plantations et améliorer les conditions de vie des producteurs.