Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, lors d’une table ronde consacrée au conflit ukrainien avec des ambassadeurs, a annoncé que la Russie a soumis aux États-Unis de nouvelles propositions portant sur des garanties de sécurité collective.
Selon lui, ces initiatives doivent compléter les discussions en cours entre Moscou et Washington, qui viseraient à établir une « solution à long terme » pour traiter les causes profondes de la crise, a rapporté jeudi 11 décembre 2025 l’Agence russe de presse Tass.
M. Sergueï Lavrov a affirmé que les pourparlers russo-américains progressent depuis la rencontre de Vladimir Poutine avec l’envoyé spécial du président américain, Steve Witkoff, au Kremlin. Il a ajouté que les échanges auraient permis de « lever les malentendus » subsistant depuis le sommet d’Anchorage, et que les États-Unis chercheraient désormais à comprendre « les racines » du conflit. Selon lui, un accord de principe impliquerait notamment le retour de l’Ukraine à un statut de neutralité, non nucléaire et non aligné.
Le ministre russe a longuement critiqué les positions des Européens, qu’il accuse de « spéculations » et d’entraver les efforts de négociation. Il a affirmé que plusieurs pays du continent chercheraient à « gagner du temps » pour soutenir militairement Kiev, tout en écartant toute réflexion sur les causes du conflit. Lavrov a également dénoncé une « frénésie militariste » en Europe et a estimé que l’Occident manquait désormais de ressources pour une « guerre par procuration » contre Moscou.
Concernant les garanties de sécurité, Lavrov a indiqué que Moscou se dit prête à conclure des accords écrits avec les membres de l’OTAN et de l’Union européenne, affirmant que la Russie « n’a aucun projet agressif » envers eux. Il a cependant accusé l’Occident d’ignorer les préoccupations russes et de chercher uniquement à obtenir des engagements en faveur de Kiev.
M. Lavrov a en parallèle avancé des chiffres très élevés sur les pertes ukrainiennes, assurant que plus d’un million de soldats auraient été tués depuis le début de la guerre, des chiffres impossibles à vérifier et très éloignés des estimations occidentales. Il a affirmé que la Russie avait remis à Kiev plus de 11 000 corps de militaires ukrainiens et n’aurait reçu en retour que 201 dépouilles russes.
S’agissant du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, Lavrov a soutenu que celui-ci cherche à prolonger la guerre pour des raisons de « survie politique ». Il a également critiqué les déclarations de Kiev excluant toute concession territoriale.
Le chef de la diplomatie russe a mis en garde l’Union européenne contre toute décision visant à confisquer de manière permanente les avoirs russes gelés, estimant que Bruxelles devrait « en assumer la pleine responsabilité ».


