Le gouvernement camerounais affirme que quatre personnes ont été tuées lors des manifestations dimanche 26 octobre 2025, dans la capitale économique Douala, suite à l’appel du candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre, Issa Tchiroma Bakary, qui revendique la victoire depuis plus d’une semaine.

« Lors des échanges qui ont suivi, plusieurs éléments des forces de sécurité ont été blessés, et quatre personnes ont malheureusement perdu la vie. Des enquêtes ont été ouvertes afin que toute la lumière soit faite sur ces incidents malheureux », a déclaré dans un communiqué le gouverneur de la région du Littoral, Samuel Dieudonné Diboua.

Tchiroma Bakary a appelé à libérer le Cameroun. « Ne cédez pas à l’intimidation. Leur but est de nous arrêter parce qu’ils savent qu’une manifestation massive les prive de légitimité. Si nous obtenons une marée humaine pacifique et déterminée, ils perdront toute apparence de légitimité », a-t-il appelé sur sa page Facebook, à la veille de la manifestation.

Samedi, il a également appelé les habitants de la ville de Garoua (son fief), dans le Nord du Cameroun, du reste du pays et de la diaspora à manifester pacifiquement. D’autres villes du pays ont connu des manifestations qui ont finalement dégénéré en affrontements entre forces de l’ordre et des manifestants. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes sur des centaines de personnes qui dénonçaient un plan visant à « voler la victoire » du leader de l’opposition.

Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a mis en garde contre ce qu’il a qualifié de manifestations « illégales » et menace de prendre des mesures contre leurs instigateurs.

Une vidéo publiée dimanche matin par Tchiroma Bakary sur sa page Facebook, indique qu’il a fait l’objet d’une tentative d’enlèvement à son domicile. Selon lui, ce sont des lanceurs d’alerte qui ont attiré son attention sur la présence d’individus autour de sa maison. « Cette conspiration dont l’objectif est de m’enlever de mon domicile et de m’emmener à une destination inconnue n’a pas prospéré. Cela aurait pu m’être fatal n’eût été l’intervention divine », dit-il dans sa vidéo, ajoutant que ces individus étaient des militaires lourdement armés dont le but était de l’extirper de son domicile.

Face aux déclarations du candidat Tchiroma, le ministre de l’Administration territoriale a fait valoir que « le Cameroun est un Etat de droit et toute contestation relative aux résultats des élections doit se faire devant les instances compétentes et dans le strict respect de la réglementation en vigueur. Que la qualité de candidat à l’élection présidentielle ne confère aucune immunité à quiconque ».

Le Conseil constitutionnel camerounais doit annoncer les résultats officiels et définitifs de l’élection présidentielle ce lundi 27 octobre 2025. À ce jour, aucun chiffre officiel n’a été publié.

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