Afrique de l’Ouest : La CEDEAO veut activer sa Force en attente pour aider les pays en proie au terrorisme

Face à la menace terroriste qui frappe le Sahel, la CEDEAO a décidé d’activer sa Force en attente, un dispositif régional de maintien de la paix. Cette décision intervient dans un contexte de crise politique entre la CEDEAO et trois pays membres, le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont annoncé leur retrait de la communauté.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a organisé une session extraordinaire de son Conseil de médiation et de sécurité le 8 février 2024 à Abuja, au Nigeria, pour discuter de la situation politique et sécuritaire de certains pays membres. Parmi les mesures prises lors de cette session, figure l’appel à l’activation de la Force en attente de la CEDEAO, un dispositif régional de maintien de la paix, pour soutenir les pays touchés par le terrorisme et le crime organisé transfrontalier.

La Force en attente de la CEDEAO est une composante de la Force africaine en attente, une initiative de l’Union africaine visant à créer une capacité militaire continentale pour répondre rapidement aux crises et aux conflits. Cette Force comprend des éléments terrestres, aériens et maritimes, ainsi que des composantes civiles et policières. Elle est composée de contingents provenant des 15 États membres de la CEDEAO et est divisée en cinq zones régionales. Elle dispose d’un quartier général à Abuja et d’un centre logistique à Lungi, en Sierra Leone.

La CEDEAO a décidé d’activer sa Force en attente face à la recrudescence des attaques terroristes dans la région du Sahel, qui affectent principalement le Burkina Faso, le Mali et le Niger. Ces trois pays font face à une insécurité croissante, due à la présence de groupes armés extrémistes, tels que Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’État islamique au Grand Sahara (EIGS) et le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). Ces groupes ont mené des attaques meurtrières contre les forces de sécurité, les civils et les symboles de l’État, causant des milliers de morts et de déplacés depuis plusieurs années.

L’activation de la Force en attente de la CEDEAO intervient dans un contexte de crise politique entre la CEDEAO et le Burkina Faso, le Mali et le Niger, qui ont annoncé leur intention de se retirer de la communauté le 28 janvier 2024.

Les trois pays ont invoqué des raisons de sécurité, de souveraineté et de développement pour justifier leur décision, qui a été perçue comme un acte de défiance et de désolidarisation par les autres pays membres. La CEDEAO a imposé des sanctions aux trois pays, notamment la suspension de leur participation aux organes de décision, le gel de leurs avoirs et la fermeture de leurs frontières.

La CEDEAO a toutefois manifesté sa volonté de dialogue et de réconciliation avec les pays du Sahel, en désignant les chefs d’État du Bénin, du Togo et de la Sierra Leone comme médiateurs. Ces derniers ont pour mission de faciliter le processus de dialogue et de trouver une solution pacifique à la crise, dans le respect des valeurs et des principes de la communauté. La CEDEAO a également rappelé les avantages de l’appartenance à la communauté, notamment en matière de libre circulation des personnes et des biens, de coopération économique et de solidarité régionale.

“Nous sommes passés d’une CEDEAO d’États à une CEDEAO de peuples, où les exigences de gouvernance démocratique et de transparence sont primordiales”, a indiqué le Dr Omar Alieu Touray, président de la Commission de la CEDEAO, soulignant l’engagement de l’organisation à promouvoir ces idéaux dans tous les États membres.

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