Une coordination sans précédent entre la Côte d’Ivoire, le Ghana et le Nigéria vient de frapper un grand coup contre la criminalité transnationale. Baptisée “Opération Djembe”, cette initiative conjointe, pilotée par INTERPOL et AFRIPOL, a permis de démanteler plusieurs réseaux criminels actifs en Afrique de l’Ouest.
Une riposte concertée contre le crime transfrontalier
Pendant plusieurs semaines, les forces de sécurité des trois pays ont mené des opérations ciblées pour identifier et neutraliser des organisations impliquées dans la traite des êtres humains, le trafic de stupéfiants, l’extorsion, le blanchiment d’argent et la cybercriminalité.
Les résultats sont sans équivoque : 204 arrestations, dont 71 membres présumés de groupes criminels organisés, et 202 victimes de traite secourues. Les enquêteurs ont également saisi 58 kilogrammes de drogues et confisqué 71 véhicules utilisés à des fins illégales.

Un modèle de coopération africaine
Cette opération illustre concrètement les progrès réalisés par les institutions africaines en matière de sécurité collective. En coordonnant leurs actions sous la supervision d’INTERPOL et d’AFRIPOL, les services répressifs régionaux démontrent qu’une approche intégrée et mutualisée peut produire des résultats tangibles face à des réseaux criminels de plus en plus sophistiqués.
L’initiative marque aussi une étape importante dans le renforcement de la résilience régionale face aux menaces transfrontalières. La criminalité organisée en Afrique de l’Ouest ne se limite plus aux frontières : elle s’adapte, se numérise et infiltre les circuits financiers. D’où la nécessité d’une coopération étroite entre police, justice et institutions financières.
Un levier pour la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme
Dans un communiqué, LCB-FT IVOIRE (Lutte Contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme) a salué cette initiative, rappelant qu’elle « renforce la résilience régionale face aux réseaux criminels transfrontaliers ». L’organisme ivoirien insiste sur « la nécessité d’une vigilance accrue dans les circuits financiers pour prévenir et détecter les flux issus de ces activités illicites ».
Ces propos résonnent dans un contexte où la criminalité financière et la traite humaine restent des leviers majeurs de financement des réseaux terroristes en Afrique. L’opération “Djembe” vient donc confirmer la pertinence d’une stratégie coordonnée mêlant sécurité, gouvernance et régulation financière.
Vers une sécurité régionale renforcée
Au-delà des chiffres, “Djembe” envoie un signal fort : l’Afrique de l’Ouest est désormais capable de riposter collectivement. En conjuguant leurs efforts, Abidjan, Accra et Abuja montrent que la lutte contre le crime organisé ne peut plus être l’affaire d’un seul pays, mais celle d’un continent uni par la sécurité et la justice.


