Le président John Dramani Mahama a officiellement destitué Gertrude Araba Esaaba Sackey Torkornoo, présidente de la Cour Suprême du Ghana, avec effet immédiat. Cette décision fait suite aux conclusions d’un comité constitutionnel, établi conformément à l’article 146(6) de la Constitution de 1992, qui a conclu à des faits de « mauvais comportement avéré » justifiant sa révocation.
Une procédure constitutionnelle stricte
Mme Torkornoo, la troisième femme à exercer cette fonction, avait été suspendue en avril 2025 après la réception de plusieurs pétitions déposées par un citoyen. Le président, après consultation du Conseil de l’État, avait alors saisi un comité composé de hauts magistrats pour examiner les allégations.
Le comité, dirigé par un juge de la Cour Suprême, a conclu que les accusations portaient sur l’usage abusif de fonds publics et des interventions non conformes aux procédures légales d’administration judiciaire. Il a donc recommandé son retrait, ce que le président Mahama était constitutionnellement tenu d’entériner.
Une première historique et controversée
La destitution de Gertrude Torkornoo marque une première dans l’histoire récente du Ghana, un acte à la fois historique et lourd de sens pour l’équilibre entre les pouvoirs. Cette affaire alimente le débat sur l’indépendance judiciaire et l’utilisation des procédures constitutionnelles dans les pays disposant d’une démocratie consolidée.
Mme Torkornoo, qui a pris ses fonctions en juin 2023, avait mené des réformes visant à moderniser le système judiciaire, notamment à travers la numérisation des procédures.