La communauté des Baoulés, principalement en Côte d’Ivoire, est plongée dans une crise de succession depuis le décès en 2002 du roi Nanan Anoungblé III. Cette crise a atteint un point critique avec deux prétendants revendiquant le trône, suscitant des tensions et des questions sur l’avenir de la royauté dans la région.
D’un côté, le fils de la défunte reine des Baoulés, Nanan Akoua Boni II, nommé Otimi Kassi Anvo, se considère comme l’héritier légitime selon la tradition matrilinéaire pratiquée dans le royaume. Son camp insiste sur le respect de la lignée directe pour la succession au trône.
D’un autre côté, des chefs de canton et de village ont désigné un autre prétendant, Nanan Kouadio Maxime, comme prince régent et successeur de la reine Akoua Boni II. Cette annonce a été faite lors d’une rencontre officielle, créant ainsi un nouveau camp dans cette crise de succession.
La situation a atteint un niveau de préoccupation tel que le cabinet civil d’Otimi Kassi Anvo a convoqué la presse pour clarifier la situation et faire entendre sa version des faits. Nanan Kouadio Dan II, porte-parole principal d’Otimi Kassi Anvo, a déclaré : « Cette crise a forcé le roi à permettre aux membres de la cour de s’exprimer publiquement, chose rare dans ce contexte. »
Les enjeux politiques et sociaux de cette crise ne sont pas à négliger. La royauté des Baoulés, représentant environ 7 millions d’Ivoiriens et étant le plus grand groupe ethnique du pays, a historiquement joué un rôle important dans le paysage politique ivoirien. La division au sein de cette communauté pourrait avoir des répercussions lors de l’élection présidentielle prévue pour 2025.
Malgré les tentatives de médiation et les appels à la résolution pacifique de la crise, aucun accord n’a encore été trouvé. Le président de la Chambre des rois de Côte d’Ivoire a été saisi, et des démarches sont en cours pour trouver une issue à cette crise qui perdure depuis des années.
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