La Chine a récemment annoncé une décision qui pourrait avoir des répercussions majeures sur le commerce mondial et la course à la suprématie technologique. Pékin va désormais interdire l’exportation de technologies d’extraction et de séparation des terres rares, des métaux essentiels pour le développement de technologies de pointe. Cette mesure pourrait potentiellement rendre plus difficile pour d’autres pays, en particulier les États membres de l’Union européenne, de développer ce secteur crucial.
Les terres rares, un ensemble de 17 éléments indispensables à la fabrication de produits technologiques avancés tels que les batteries électriques, les puces électroniques, les smartphones, les écrans LCD, les éoliennes et les équipements militaires, sont au cœur de cette décision. En 2022, la Chine extrayait 58% de la production mondiale et raffinait 89% des terres rares, lui conférant un rôle dominant dans ce domaine.
Cette décision de Pékin, officiellement justifiée par la nécessité de protéger la sécurité nationale, accentue les tensions déjà palpables dans les relations commerciales internationales. Elle va plus loin que les précédentes restrictions imposées sur l’exportation de deux métaux stratégiques, le gallium et le germanium. Il est clair que la Chine cherche à renforcer sa position dominante dans la technologie mondiale, alimentant ainsi la rivalité croissante avec les États-Unis.
Les terres rares sont au cœur de nombreuses technologies modernes, devenant ainsi une question de sécurité nationale pour de nombreux pays occidentaux, y compris les États-Unis et l’Union européenne. Avec la transition énergétique mondiale et la demande croissante de technologies bas-carbone, la nécessité de garantir un approvisionnement stable en terres rares est devenue cruciale.
La nouvelle réglementation chinoise interdit spécifiquement l’exportation des « technologies d’extraction, de traitement et de fusion des terres rares ». Bien que cela n’affecte pas directement les exportations de produits finis contenant des terres rares, cela pourrait entraver les efforts de développement de ce secteur en dehors de la Chine.
Face à cette annonce, l’Union européenne pourrait envisager des actions dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Cependant, certains experts estiment que l’OMC est devenue inefficace, car les grandes puissances économiques comme les États-Unis et la Chine prennent des décisions en dehors de cette institution depuis plusieurs années.
Les États-Unis ont également réagi en lançant une enquête sur la manière dont leurs entreprises se procurent des semi-conducteurs fabriqués en Chine. Cette initiative vise à éclairer la politique américaine visant à renforcer la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs, à promouvoir des conditions de concurrence équitables et à réduire les risques pour la sécurité nationale.
L’enquête vise à garantir que les États-Unis maintiennent leur avance technologique, notamment dans la conception de semi-conducteurs, et à réagir aux signes potentiels montrant que la Chine cherche à accroître sa production de semi-conducteurs, mettant en péril la compétitivité des entreprises américaines.