Le Parlement sénégalais a adopté le projet de loi visant à repousser la présidentielle au 15 décembre 2024. Cette décision a été prise dans la nuit du lundi 5 février au mardi 6 février 2024, lors d’un scrutin qui s’est déroulé sans les députés d’opposition. Cette décision fait suite à l’annonce du président Macky Sall de reporter le scrutin présidentiel qui devait se tenir le 25 février.
Le président Macky Sall a décidé de reporter l’élection présidentielle pour plusieurs raisons. Il y a eu des controverses concernant le rejet de certaines candidatures, comme celle de Karim Wade, et l’acceptation de celle de Rose Wardini. Deux membres du Conseil constitutionnel ont été accusés de corruption. Il y a eu une division au sein du camp présidentiel. Il y avait un risque que le camp de Sonko et son candidat Bassirou Diomaye Faye fassent une percée.
Ces facteurs ont conduit à une crise politique au Sénégal. Le report de l’élection a été annoncé quelques heures seulement avant le début de la campagne officielle. Cette décision a été critiquée par ses détracteurs, qui l’ont qualifiée de « coup d’État constitutionnel ».
Suite à l’annonce du report de l’élection présidentielle par le président Macky Sall, des manifestations ont éclaté au Sénégal. Des centaines de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre cette décision. Les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants. Ces manifestations ont eu lieu principalement à Dakar, la capitale du pays. Plusieurs candidats à la présidentielle, dont Daouda Ndiaye, ont également participé aux manifestations.
De son côté, l’Organisation non gouvernementale, Reporters sans frontières (RSF), a alerté sur une grave détérioration du droit à l’information au Sénégal. Selon RSF, les journalistes qui couvrent les manifestations liées au report de l’élection présidentielle sont confrontés à plusieurs entraves. Le gouvernement a coupé l’accès à Internet via les données mobiles pour la deuxième fois en moins de neuf mois. Le signal de la chaîne de télévision privée Walfadjri a été coupé. Trois journalistes ont été brutalisés par les forces de l’ordre alors qu’ils couvraient les manifestations.
Le groupe de presse Walfadjri, quant à lui, a vu sa licence retirée par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique, Me Moussa Bocar Thiam. Cette décision a été prise suite à des violations répétées des conditions d’autorisation d’établissement et/ou d’exploitation, enfreignant l’article 94 de la loi portant Code de la presse.
Le groupe est accusé de récidive, ayant précédemment fait l’objet de sanctions telles que des suspensions d’activités en mars 2021, février 2023, et une suspension plus longue du 1er juin au 1er juillet 2023, avec avertissement en cas de récidive. Le signal de la chaîne de télévision a été coupé.