Le Vatican est en émoi après la condamnation du cardinal Giovanni Angelo Becciu à cinq ans et demi de prison, assortis d’une interdiction perpétuelle d’exercer une charge publique et d’une amende de 8 000 euros. Accusé de fraudes liées à des investissements du Saint-Siège, l’ancien proche du pape était au centre d’un procès long de deux ans et demi, marqué par 85 audiences.
Le promoteur de justice du Vatican avait initialement requis une peine plus sévère de sept ans et trois mois de réclusion, une interdiction perpétuelle de charge publique, une amende de 10 329 € et la confiscation de 15 millions d’euros. Les charges portent sur des actes tels que le «détournement de fonds, abus de pouvoir et subornation de témoin».
Le verdict a surpris la communauté vaticane, de nombreux observateurs ne s’attendant pas à une peine de prison pour un cardinal. Les avocats du cardinal Becciu ont annoncé leur intention de déposer un recours, ajoutant une nouvelle dimension à cette affaire déjà complexe.
Le cardinal Becciu, ancien collaborateur direct du pape, était accusé de malversations financières dans des investissements immobiliers à Londres, générant une perte d’environ 150 millions d’euros. D’autres accusations concernaient le financement d’une coopérative humanitaire dirigée par son frère en Sardaigne et une affaire de détournement de fonds liée à une rançon pour la libération d’une religieuse en Afrique.
Le tribunal du Vatican a expliqué les motifs de chaque condamnation, soulignant notamment le «risque fort pour le capital» dans l’investissement à Londres et le non-respect des règlements de l’administration des biens ecclésiastiques.
Cette condamnation soulève des interrogations sur les répercussions au sein de l’Église, tandis que l’appel annoncé par la défense maintient en suspens l’application de la peine de prison. La décision finale du pape François quant à l’exécution de la peine reste incertaine.