L’organisation internationale Reach a alerté, jeudi 4 décembre, sur une crise humanitaire « complexe » dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), aggravée par l’insécurité persistante et les affrontements armés, au moment où Washington accueille des pourparlers de haut niveau entre Kinshasa et Kigali.
Selon Reach, « l’Est de la RDC est marqué par une situation humanitaire complexe, liée à la présence de groupes armés, aux tensions intercommunautaires, aux épidémies, aux catastrophes naturelles et à une pauvreté chronique ». L’organisation souligne que l’accès aux populations reste « fortement limité » en raison de l’insécurité, de la dégradation des infrastructures et des contraintes géographiques, précisant que son évaluation multisectorielle a été réalisée à distance.
Cette analyse survient alors que le pays est plongé dans une crise sécuritaire aiguë, exacerbée par les combats entre l’armée congolaise et plusieurs groupes armés, dont le Mouvement du 23 mars (M23), que Kinshasa accuse d’être soutenu par Kigali. Dans ce contexte, le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagamé se retrouvent ce jeudi à Washington pour tenter de consolider le processus de paix.
La rencontre vise à entériner deux textes majeurs, à savoir l’accord de paix du 27 juin et le Cadre d’intégration économique régionale (CIER) signé le 7 novembre. Le premier document porte sur l’intégrité territoriale, l’intégration des groupes armés non étatiques et le soutien multilatéral, tandis que le second définit les priorités de coopération économique et les axes de développement bilatéral.
Le 15 novembre, à Doha, un accord en vue d’un traité de paix dans l’Est de la RDC avait déjà été signé entre Sumbu Sita Mmabu, Haut représentant du président congolais, et Benjamin Mbonimpa, chef de la délégation du M23, en présence des États-Unis et du Qatar.
Par ailleurs, le 7 novembre, la RDC et le Rwanda avaient paraphé la version intégrale du Cadre régional d’intégration économique (REIF), issu de l’accord de Washington du 27 juin. Ce texte prévoit notamment la protection des civils, le retour des personnes déplacées et la mise en place d’un mécanisme de suivi pour garantir le respect des engagements.
Un rapport des Nations Unies, publié le 5 septembre, dénonce de « graves violences constitutives de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commises par toutes les parties ». Il exhorte la RDC et le Rwanda à « prendre des mesures urgentes pour assurer le respect du droit international par leurs forces nationales et les groupes armés affiliés, et à cesser tout soutien à ces derniers ».


