Les discussions avec la junte nigérienne au plan continental et international se succèdent en vue de trouver une issue à la crise constitutionnelle née du coup d’Etat du 26 juillet dernier, ayant renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum.
Si l’on a appris ce mardi 08 août 2023 qu’une mission de la CEEAO a été refoulée de Niamey, la capitale nigérienne, par le ministère des Affaires Etrangères de la junte militaire dirigée par le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), sous le prétexte que les conditions sécuritaires ne sont réunies pour une telle rencontre, la numéro deux de la diplomatie américaine par intérim Victoria Nuland a, elle, indiqué avoir discuté avec le général de brigade Moussa Salaou Barmou, nouveau chef d’état-major de l’armée, et d’autres responsables nigériens.
« Ces discussions ont été extrêmement franches et par moments assez difficiles (…) s’il y avait un désir de la part des responsables de revenir à l’ordre constitutionnel, Je ne dirais pas que cette offre a été prise en compte de quelque manière que ce soit. J’espère qu’ils garderont une porte ouverte à la diplomatie. Nous leur avons fait cette proposition. Nous verrons bien », a confié lundi, la cheffe de la diplomatie américaine, à la presse par téléphone.
Aux premières heures de la chute de Mohamed Bazoum, notons-le, à la suite de CEDEAO, de l’Union Africaine, la France, l’Union Européenne et les Etats Unis d’Amérique avaient condamné ce putsch et appelé le CNSP dirigé par le Général Tiani a ramené l’ordre constitutionnel signifiant le retour au pouvoir d’Etat de Bazoum.
Si la junte avait rejeté tout et s’était mise sous la menace d’une intervention militaire de la CEDEAO à travers un ultimatum de sept jours ayant déjà expiré dimanche dernier, elle semblait se diriger vers la Russie et le groupe paramilitaire pro-russe Wagner, engagés dans un conflit armé avec son voisin, l’Ukraine soutenu par l’UE et les USA.
« Les personnes qui ont pris cette décision (du coup d’État NDLR) comprennent très bien les risques que fait courir à leur souveraineté une invitation de Wagner », a indiqué Victoria Nuland sur une éventuelle collaboration de la junte nigérienne avec la Russie qui a dit s’opposer à une intervention militaire au Niger.
Selon Victoria Nuland, elle n’a pu s’entretenir ni avec le chef des militaires au pouvoir, le général Abdourahamane Tiani, ni avec le président renversé Mohamed Bazoum.