L’Iran et la Russie ont fermement rejeté la tentative du Royaume-Uni, de la France et de l’Allemagne de relancer les sanctions onusiennes contre Téhéran, dénonçant une initiative qu’ils jugent dénuée de toute légitimité juridique et morale, rapporte lundi 25 août 2025 l’Agence de presse iranienne (IRNA).
Lors d’un entretien téléphonique vendredi 22 août, les ministres des Affaires étrangères iranien, Abbas Araghchi, et russe, et Sergueï Lavrov, ont dénoncé les efforts européens pour activer le mécanisme de « snapback » prévu par l’accord nucléaire de 2015 (JCPOA), alors que l’expiration de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU approche en octobre 2025.
Adoptée après l’accord de Vienne, la résolution 2231 avait levé les sanctions contre Téhéran et validé le programme nucléaire iranien. Mais Londres, Paris et Berlin accusent l’Iran de détourner ce programme à des fins militaires, des accusations rejetées avec force par Téhéran, qui les qualifie de manœuvre politique.
Pour l’Iran et la Russie, la manœuvre européenne illustre un déséquilibre dangereux dans la gouvernance internationale. Selon Araghchi et Lavrov, ces pays ont eux-mêmes manqué à leurs engagements du JCPOA, en s’alignant sur la politique de « pression maximale » des États-Unis, aggravée par les frappes israéliennes sur des installations nucléaires iraniennes en juin dernier. « Leur comportement les prive de toute base pour invoquer le mécanisme de rétablissement automatique des sanctions », ont-ils averti.
Cette confrontation marque un nouveau chapitre dans la rivalité géopolitique autour du programme nucléaire iranien, avec pour enjeu la crédibilité du Conseil de sécurité de l’ONU. Si les Européens insistent, Téhéran et Moscou menacent de contester la légitimité même de l’ONU dans la gestion des crises internationales, accentuant le risque d’un bras de fer diplomatique inédit.