Tunisie : Les migrants d’Afrique subsaharienne continuent d’être expulsés massivement (FTDES)

Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) tire la sonnette d’alarme face à la crise humanitaire qui sévit parmi les migrants en Tunisie. Des expulsions massives, des conditions climatiques difficiles, et des centres de détention libyens gérés par des formations armées sont parmi les préoccupations majeures soulevées par le FTDES.

Selon Abdulrahman Al-Hudhili, président du FTDES, la situation des plus de 300 demandeurs d’asile à la périphérie de la capitale, sans assistance humanitaire, est alarmante. Les actions des forces de sécurité à Amra et Jabniana, qui comprennent des arrestations arbitraires, saisies de biens et violences, exacerbent une situation déjà critique.

Le gouvernement tunisien est accusé d’adopter une approche sécuritaire plutôt qu’une réponse humanitaire, sous la pression européenne visant à maintenir le flux de soutien financier. Des sources du FTDES affirment que les responsables européens semblent satisfaits de cette approche.

Le FTDES appelle à une réponse humaine, dénonçant les politiques inhumaines telles que le racisme, l’islamophobie, la détention, l’expulsion massive et le harcèlement, tant en Tunisie qu’en Europe. Ils demandent également la fin des expulsions forcées, préconisant le transfert des personnes bloquées vers des lieux sûrs avec un accès à l’eau, la nourriture, les soins de santé et le travail.

En conclusion, Al-Hudhili souligne que la « souveraineté ne se réalise pas en intimidant les groupes vulnérables, mais en lançant des politiques nationales garantissant la dignité, les droits et les libertés pour tous les êtres humains, sur un pied d’égalité ».

Au cours des deux dernières années, la Tunisie a été le théâtre d’une série d’incidents préoccupants concernant les migrants. Plus de 100 migrants, dont des enfants et peut-être des demandeurs d’asile, ont été expulsés collectivement à la frontière de l’Algérie par la Garde nationale tunisienne entre le 18 et le 20 septembre 2023. Parallèlement, l’Union européenne a augmenté le financement des forces de sécurité tunisiennes pour endiguer les flux migratoires irréguliers vers l’Europe.

Cependant, des allégations troublantes de mauvais traitements infligés aux migrants par des agents de la Garde nationale ont émergé, y compris des rapports de passages à tabac et de vols de biens personnels. Malgré cela, la Commission européenne a annoncé un versement imminent de 67 millions d’euros à la Tunisie pour sa gestion des flux migratoires, sans critères clairs pour garantir la protection des droits des migrants et des demandeurs d’asile.

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