La présidente élue de la Tanzanie, Samia Suhulu Hassan, a été investie, lundi 03 novembre 2025, deux jours après la proclamation des résultats du scrutin dont le taux de participation est estimé à 87%, rapportent les médias internationaux.
« Moi, Samia Suluhu Hassan, je jure que je remplirai mes fonctions de présidente de la République […] avec diligence et un cœur sincère », s’est-elle engagée, au cours de sa prestation de serment, pour un second mandat.
La Commission électorale a déclaré, samedi, Mme Hassan vainqueur de la présidentielle du 29 octobre, avec 97,66 des voix, alors que des violences, dans plusieurs contrées du pays, notamment la capitale Dar es Salaam, un couvre-feu et une coupure d’internet ont marqué les deux jours de dépouillement.
Lors de sa première prise de parole, la présidente élue a condamné ces soulèvements qu’elle trouve d’ailleurs « non patriotiques » et s’est engagée à « utiliser toutes les stratégies pour protéger le pays ». Elle a, de plus, félicité ses adversaires à la présidentielle pour leurs campagnes, estime-t-elle, « menées dans le respect ».
En revanche, pour le parti d’opposition Chadema, « l’annonce des résultats constitue un coup d’État contre la volonté des Tanzaniens, à qui l’on a dénié le droit démocratique de choisir leur dirigeant ». Chadema avait d’ailleurs avancé, vendredi, un bilan de 700 morts, au sortir des manifestations et dénoncé la répression du pouvoir.
Cette formation politique qui déplore, depuis avril, une violation du droit après l’arrestation de son leader Tundu Lissu n’a pas pris part à la présidentielle étant exclue jusqu’en 2030, de tout scrutin. La Commission électorale lui reproche de n’avoir pas « respecté son obligation de signer le code éthique électoral » tandis que le gouvernement rejette toute accusation d’exclusion.
Les Nations unies ont, de leur côté, appelé les forces de sécurité « à ne pas recourir à une force disproportionnée », quand Amnesty International dénonce une « vague de terreur » caractérisée par des disparitions forcées ».


