L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tiré la sonnette d’alarme lundi 8 décembre 2025 après une frappe de drones ayant une école maternelle et un hôpital dans le Sud du Soudan, provoquant la mort d’au moins 114 personnes, dont 63 enfants.
L’attaque, attribuée aux Forces de soutien rapide (FSR), selon l’agence onusienne, montre une intensification des violences contre les civils et les infrastructures sanitaires.
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a dénoncé des frappes « répétées » dans l’État du Kordofan, précisant que l’hôpital rural de Kalogi a été touché « à trois reprises ». Il a mis en garde contre « la gravité » d’une offensive qui cible des structures pourtant protégées par le droit international humanitaire.
Ces violences surviennent alors que les FSR ont revendiqué plus tôt dans la journée la prise d’un « important » champ pétrolifère dans le Sud du pays, affirmant contrôler la zone stratégique de Heglig « après la fuite de l’armée ». Une source militaire citée par des médias internationaux évoque plutôt un retrait préventif des forces loyalistes pour « protéger les installations pétrolières et éviter des dommages ».
La veille, le président du Conseil exécutif de l’OMS, Javid Abdelmoneim, avait exhorté l’armée et les FSR à garantir la sécurité du personnel médical et l’accès aux établissements de santé. Il a accusé les paramilitaires d’avoir mené plusieurs attaques contre des structures sanitaires ces derniers mois.
Face à la détérioration rapide de la situation humanitaire, les Émirats arabes unis ont annoncé mercredi une contribution de 15 millions de dollars au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), lors de la conférence des donateurs consacrée à l’appel humanitaire mondial 2026.
La communauté internationale multiplie les mises en garde. Dans une résolution du 27 novembre, le Parlement européen a « fermement condamné » les violations du droit international humanitaire et des droits humains commises par les deux camps et leurs groupes armés affiliés.
Le 26 novembre, le chef de l’État soudanais, Abdel Fattah al-Burhan, avait par ailleurs sollicité l’intervention du président américain Donald Trump, qui s’était dit « horrifié » par la situation sécuritaire et humanitaire.
Plongé depuis 2023 dans un conflit opposant l’armée soudanaise, fidèle au président al-Burhan, et les FSR dirigées par le général Mohamed Hamdan Daglo, dit « Hemedti », le pays continue de faire face à une spirale de violences, dont les civils restent les premières victimes.


