Sciences : Des embryons se développent normalement dans l’espace

L’exploration spatiale a franchi une étape cruciale avec une expérience novatrice menée par des scientifiques japonais à bord de la Station spatiale internationale (ISS). En 2021, des embryons de souris ont été congelés, envoyés dans l’espace via la fusée SpaceX, et cultivés dans un environnement de microgravité. Cette initiative, menée par des chercheurs de l’Université de Yamanashi en collaboration avec l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA), ouvre des perspectives fascinantes sur la reproduction dans des conditions extraterrestres.

L’objectif était de comprendre comment les embryons se développent en l’absence de gravité, une question cruciale pour l’avenir des voyages spatiaux habités et de la colonisation de l’espace. Les embryons, au stade de deux cellules, ont été décongelés et cultivés à bord de l’ISS pendant quatre jours, imitant la durée maximale de survie en dehors de l’utérus.

Les résultats, publiés dans la revue “iScience,” ont été étonnants. Les chercheurs ont constaté que les embryons se développaient normalement en blastocystes, une étape préliminaire à l’implantation dans l’utérus. Cette observation remet en question les notions antérieures selon lesquelles la gravité terrestre joue un rôle crucial dans le développement embryonnaire.

Cependant, une particularité a été relevée lors de l’expérience. Certains blastocystes ont présenté une expression anormale du facteur NANOG, essentiel pour maintenir la pluripotence des cellules souches embryonnaires. Bien que les embryons aient atteint ce stade crucial, cette observation soulève des interrogations sur d’autres changements moléculaires ou cellulaires pouvant résulter de la microgravité.

Une des questions centrales pour l’avenir est la manière dont d’autres processus biologiques pourraient être influencés par l’absence de gravité. Cependant, des défis subsistent, notamment la radiation spatiale, qui peut endommager l’ADN. Dans cette étude, aucune différence significative n’a été observée en termes de dommages à l’ADN entre les embryons cultivés sur Terre et ceux de l’ISS. Cependant, ces résultats nécessitent une validation supplémentaire.

La prochaine étape des chercheurs consistera à transplanter les blastocystes cultivés en microgravité chez des souris pour déterminer si elles peuvent donner naissance à des souriceaux normaux. Cette étape cruciale pourrait avoir des implications fondamentales pour l’avenir des missions spatiales et de la colonisation d’autres planètes.

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