Reportage : Rentrée scolaire, un bol d’air économique pour les commerces de proximité

La rentrée scolaire redonne vie aux cours d’école, où l’agitation des élèves a repris dès le premier jour de classe. Mais, ce retour ne profite pas qu’aux établissements scolaires, vendeurs d’articles de fournitures, marchands de nourriture et de boissons, gérants de cybercafés ou encore transporteurs vivent eux aussi leur “rentrée”, portée par une période propice aux affaires.

En ce lundi 8 septembre 2025, la cour du lycée moderne d’Angré retrouve son agitation habituelle. Mais autour des salles de classe, une autre rentrée se joue, celle des petits métiers qui vivent au rythme du calendrier scolaire. Dans l’ombre des cahiers et des tableaux, de jeunes vendeurs comme Dan Aubin, Mariam ou encore Stéphanie reprennent eux aussi leur place, avec la même impatience et l’espoir que cette nouvelle année scolaire rime avec prospérité.

Pour Bamba Mariam, vendeuse de « pain condiments » (appellation courante pour désigner les sandwichs), les vacances n’étaient pas très rentables. Elle ne vendait qu’une quinzaine de pains par jour. Avec la rentrée, elle espère écouler bien plus, voire même doubler sa recette quotidienne.

De son côté, Lago Stéphanie, vendeuse d’attiéké au poisson grillé à proximité du lycée moderne d’Angré, se réjouit également de la reprise des classes. « Chacun de nous peut ainsi gagner un peu. Et je suis surtout heureuse pour les enfants qui ont repris les cours », confie-t-elle, occupée à frire des morceaux de poisson. Elle attend les élèves avec impatience, aussi bien lors de la récréation prévue de 10 h à 10 h 30 que pour la pause-déjeuner, de 12 h à 14 h.

Dan Aubin, vendeur de jus

« Ça me fait plaisir, on attendait la rentrée avec impatience. Dieu merci, les cours reprennent aujourd’hui. Pendant l’année scolaire, les ventes marchent très bien », se réjouit Dan Aubin, élève-maître en 3ᵉ année au Centre d’animation et de formation pédagogique (CAFOP) supérieur de Bondoukou, vendeur de jus « crush-crush » devant le lycée moderne d’Angré.

Il confie réaliser entre 10 000 et 15 000 F CFA de recettes par jour à l’ouverture des classes. « Mais pendant les vacances scolaires, tout s’arrête. Ce n’est vraiment pas intéressant, on ne peut presque rien vendre », souligne-t-il, en attendant la reprise des cours dans les CAFOP.

Outre les vendeurs de nourriture et de boissons, les cybercafés proposant des photocopies de documents et des tirages de photos d’identité numériques tirent eux aussi leur épingle du jeu.

Didier O., installé près d’une école primaire à Port-Bouët (Vridi), a accroché devant son commerce une affiche annonçant des prix promotionnels pour le tirage de photos. Une stratégie destinée à attirer la clientèle et à profiter de la rentrée des classes pour booster son chiffre d’affaires.

« Nous faisons quatre photos à 1 000 F CFA, mais à l’occasion de la rentrée, c’est six photos pour le même prix, et 1 500 F pour les photos de qualité supérieure », explique-t-il, précisant qu’il travaille souvent en partenariat avec des écoles pour la confection des photos d’élèves.

“le beau” ( de dos) conducteur de tricycle

Certaines activités, telles que le transport, profitent également de la rentrée des classes. Ousmane, dit « le Beau », conducteur de moto-tricycle à Yaou, assure chaque matin et chaque soir le transport d’élèves. Les parents de ces derniers ont pris avec lui un « abonnement mensuel » afin qu’il les conduise à l’école les jours de classe.

S’il préfère rester discret sur le montant de cet abonnement, par crainte d’attirer l’attention du « syndicat », il admet que c’est une « bonne affaire » qui revient à chaque rentrée.

Les artisans couturiers connaissent eux aussi un regain d’activité à l’approche de la rentrée. Pour Amadine Wé, cette période est presque aussi importante que les fêtes de fin d’année.

Toutefois, elle reconnaît que son atelier enregistre actuellement une baisse par rapport aux années précédentes, en raison de la prolifération des uniformes scolaires en « prêt-à-porter ».

« C’est surtout dans la semaine de la rentrée que ça marche, mais cette période ne dure pas », confie-t-elle, un brin désabusée.

Qu’ils soient vendeurs de fournitures scolaires, de nourriture, transporteurs ou couturiers, ces acteurs économiques tirent profit de la rentrée scolaire et contribuent, à leur niveau, à créer de meilleures conditions d’apprentissage pour favoriser la réussite des élèves.

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