Le gouvernement américain, mené par la Secrétaire au Commerce Gina Raimondo, a annoncé son intention de réagir de manière forte face au lancement du Mate 60 Pro de Huawei en août dernier. Cette réaction est justifiée par des inquiétudes quant aux avancées technologiques de Huawei dans le domaine des puces mobiles.
Pour comprendre cette réaction, il faut remonter à 2019, lorsque le président américain Donald Trump signe un décret interdisant aux entreprises de télécommunication américaines de traiter avec des entités étrangères jugées « à risque ». Bien que le décret ne nomme aucune entreprise, Huawei, le constructeur chinois, est clairement visé et se retrouve sur la liste noire. Cette interdiction a eu des conséquences majeures, obligeant Huawei à développer son propre système d’exploitation, HarmonyOS, après la suppression des services Google sur ses appareils.
Malgré ces restrictions, Huawei a réussi à contourner certaines limitations. Pour fabriquer ses propres puces 5G, Huawei a embauché d’anciens employés de la société néerlandaise ASML, spécialisée dans les machines de lithographie protégées par des brevets américains. En collaborant avec la société chinoise Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), Huawei a créé le processeur HiSilicon Kirin 9000S 7nm, intégré dans le Mate 60 Pro sorti en août 2023.
Les États-Unis accusent Huawei d’avoir délibérément violé les mesures américaines en créant une puce 5G. Les Républicains réclament une enquête formelle, tandis que la Secrétaire au Commerce, Gina Raimondo, déclare que des mesures fortes seront prises pour protéger l’Amérique.
La Chine voit ces actions comme des tentatives répétées des États-Unis pour entraver son développement technologique. Les Républicains appellent à un embargo total, interdisant à Huawei et à SMIC de se fournir auprès d’entreprises américaines. L’issue de cette situation reste incertaine, mais les tensions entre Huawei et les États-Unis persistent, mettant également la société néerlandaise ASML sous les feux des projecteurs.