Les négociations finales en vue d’un traité mondial juridiquement contraignant contre la pollution plastique s’ouvrent ce mardi 4 août à Genève, au bord du lac Léman.
Pendant dix jours, 179 pays, appuyés par près de 2.000 participants issus de la société civile, du secteur privé et du monde scientifique, tenteront de s’accorder sur les termes d’un accord historique.
Portées par le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), ces discussions visent à freiner l’augmentation exponentielle des déchets plastiques, dont le volume pourrait tripler d’ici 2060 sans action concertée. Le texte de 22 pages, comprenant 32 articles, sera examiné ligne par ligne par le Comité intergouvernemental de négociation (INC).
L’objectif de l’accord est d’agir sur l’ensemble du cycle de vie des plastiques – de la conception à l’élimination – en favorisant une économie circulaire. « Nous ne sortirons pas de cette crise par le recyclage seul. Il faut une transformation systémique », a insisté la directrice exécutive du PNUE, Inger Andersen.
Les discussions s’annoncent ardues, en raison notamment des réticences de certains pays producteurs de pétrole et de gaz, matières premières des plastiques.
Selon la secrétaire exécutive de l’INC, Jyoti Mathur-Filipp, plus de 500 millions de tonnes de plastique seront produites en 2024, dont 399 millions deviendront des déchets. Le coût cumulé des dégâts environnementaux pourrait atteindre 281.000 milliards de dollars d’ici 2040.
Un consensus sur ce traité, que certains comparent à l’Accord de Paris pour le climat, serait un tournant important dans la lutte mondiale contre une pollution qui menace la santé humaine, la biodiversité marine et l’économie.