Une nouvelle vague d’horreur s’est abattue sur le Nigeria, cette fois dans la région de Kaduna, avec un enlèvement de masse perpétré par des hommes armés au petit matin du mardi 12 mars. Après l’enlèvement récent de près de 300 écoliers et lycéens à Kuriga, dans le même État de Kaduna, cette attaque réveille les craintes d’une escalade des actes criminels.
Les ravisseurs ont ciblé le village de Buda, tirant hommes, femmes et enfants de leur sommeil, les poussant vers la forêt sous une pluie de tirs sporadiques. Selon des témoins, l’intervention des militaires nigérians aurait mis fin à l’attaque, mais une soixantaine de personnes sont toujours portées disparues, les otages auraient pu être bien plus nombreux sans l’arrivée des soldats.
Le contexte de cette nouvelle vague d’enlèvements semble lié à une réorientation des activités criminelles des bandits, explique le spécialiste James Barnett. Ces criminels, actifs dans le nord-ouest du Nigeria, ont adopté d’autres stratégies telles que le prélèvement de taxes auprès des habitants des zones rurales, instaurant un climat de terreur.
En visite dans la région, l’Inspecteur Général de la Police du Nigeria a annoncé le déploiement immédiat de policiers armés autour de Kuriga, tandis que le gouverneur local assure que les opérations de recherche, avec l’aide des milices d’auto-défense locales, se poursuivent pour retrouver les élèves enlevés il y a quelques jours.
James Barnett souligne que ces enlèvements de masse pourraient être une démonstration de force des groupes armés en réaction aux opérations militaires les visant ou représailles contre la création de milices communautaires dans la région. Il rappelle que ces groupes ne sont pas motivés par une idéologie particulière, mais agissent principalement pour se financer ou par provocation.