Le Niger est actuellement le théâtre de vives tensions diplomatiques, marquées par une série d’expulsions et de refoulements visant des ressortissants européens. Les autorités en place ont intensifié leurs mesures de rétorsion au cours du week-end dernier, laissant entrevoir des fissures dans les relations entre le pays d’Afrique de l’Ouest et ses partenaires européens.
Une première salve a été dirigée contre l’EUCAP Sahel, une mission européenne composée de 120 personnes, créée en 2012 dans le but de renforcer la sécurité intérieure. Les autorités nigériennes, en collaboration avec le Mali et le Burkina Faso, ont annoncé leur retrait de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) le 28 janvier dernier. Cette décision a été suivie par l’expulsion de 15 militaires européens de l’EUCAP Sahel, provoquant des tensions supplémentaires.
Le général Toumba, ministre nigérien de l’Intérieur, a ordonné leur expulsion le 26 janvier, mettant ainsi fin à une mission qui avait un budget de 72 millions pour la période 2022-2024. Parmi les expulsés, la cheffe de l’EUCAP, l’Allemande Katja Dominik, a également été refoulée à son arrivée à l’aéroport de Niamey, accentuant les frictions diplomatiques.
La seconde mesure concerne des ressortissants français, dont au moins cinq individus ont été refoulés du territoire nigérien depuis jeudi dernier. Le responsable au Niger du Programme alimentaire mondial (PAM) a été contraint de rester sur la passerelle malgré son passeport diplomatique des Nations unies, avant de repartir dans le même avion en direction de Paris via Ankara, en Turquie.
Ces événements récents soulèvent des interrogations quant aux motifs derrière ces mesures de rétorsion et à l’avenir des relations diplomatiques entre le Niger et ses partenaires européens. La situation reste tendue, et les observateurs internationaux surveillent de près l’évolution de cette crise diplomatique.