Le gouvernement malien vient d’augmenter sa part dans le projet minier de Bougouni, sa seconde exploitation de lithium située dans le sud-ouest du pays, atteignant désormais une participation de 35 %. Cette décision s’inscrit dans le cadre du nouveau code minier promulgué en août 2023, qui vise à renforcer la présence de l’État et des investisseurs locaux dans les projets miniers.
Le projet de Bougouni, avec un potentiel de plus de deux millions de tonnes de concentré de spodumène, est co-détenu par les entreprises Kodal Minerals (Royaume-Uni) et Hainan Mining (Chine). Selon un communiqué de Kodal Minerals publié le 1er novembre, l’exploitation bénéficie d’un permis de 10 ans, renouvelable indéfiniment. La société a annoncé la cession de 35 % de son capital aux acteurs maliens, en accord avec les nouvelles dispositions réglementaires.
Le code minier révisé en 2023 permet désormais une participation maximale de 30 % pour l’État, dont 10 % de parts gratuites. Les investisseurs privés maliens peuvent également acquérir 5 % du capital, portant ainsi la participation locale totale à 35 %, contre 20 % précédemment.
Ce changement intervient après la mise en application du même code minier pour le projet de Goulamina, un des plus grands gisements de lithium inexploités au monde, situé également dans le sud du Mali. Exploité par la société chinoise Ganfeng, ce site représente un investissement de 500 millions de dollars (environ 303 milliards de francs CFA) et s’étend sur une superficie de 100 km² avec une réserve estimée à plus de 50 millions de tonnes de minerai de lithium.
Avec le développement des projets de Goulamina et de Bougouni, le Mali renforce sa position dans l’industrie stratégique du lithium, un matériau essentiel pour les batteries de véhicules électriques et de dispositifs électroniques. Le pays se joint ainsi à l’effervescence minière de l’Afrique de l’Ouest, où deux autres projets de lithium sont en cours au Ghana.