Depuis avril 2023, le Mali a été le théâtre d’une montée en flèche de la violence, marquée par les meurtres délibérés de civils, y compris des enfants, commis par les groupes islamistes armés, notamment le Groupe pour le soutien de l’islam et des musulmans (GSIM) affilié à Al-Qaïda. Parallèlement, les forces armées maliennes ont également été impliquées dans la mort de civils lors d’opérations de contre-insurrection.
Selon un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié le 1er novembre, ces meurtres ciblés de civils par les groupes islamistes armés et l’armée malienne constituent des crimes de guerre, qui exigent des enquêtes approfondies et impartiales.
Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur le Sahel à Human Rights Watch, a déclaré : « Les autorités maliennes devraient collaborer avec des experts régionaux et internationaux indépendants des droits de l’homme pour que les responsables de ces crimes graves rendent des comptes. »
L’organisation de défense des droits de l’homme estime que les autorités maliennes n’ont pas pris les mesures adéquates pour protéger les civils dans les régions touchées par le conflit. Les civils se trouvent pris au piège entre deux feux, les groupes islamistes armés et l’armée malienne.
Le GSIM et l’État islamique dans le Grand Sahara (EIGS) ont également commis d’autres abus graves, dont des viols et des pillages massifs de villages. Le blocus de la ville de Tombouctou par le GSIM depuis mi-août a conduit à une attaque meurtrière contre un bateau de passagers sur le fleuve Niger, causant la mort de 49 personnes.
Les forces armées maliennes ont mené des opérations de contre-insurrection avec des conséquences tragiques. Les civils accusés de collaboration avec l’un ou l’autre camp ont été pris pour cible, et des exécutions sommaires ont été signalées.
Pour mettre fin à cette spirale de violence, HRW recommande aux gouvernements de faire pression sur les autorités maliennes et de les aider à mener des enquêtes approfondies et impartiales sur les abus graves commis par toutes les parties. L’ONG estime, en outre, que les autorités judiciaires maliennes doivent collaborer avec les organismes internationaux des droits de l’homme pour faire toute la lumière sur ces atrocités.