L’Union africaine (UA) a réagi aux déclarations du président américain Donald Trump, qui a menacé d’intervenir militairement au Nigeria pour, selon lui, mettre fin aux « meurtres de chrétiens » imputés à des « terroristes islamistes », rapportent des médias internationaux.
Mercredi 12 novembre 2025, lors d’une conférence de presse à New York aux côtés du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’UA, Mahamoud Ali Youssouf, a assuré qu’« il n’y a pas de génocide dans le nord du Nigeria ».
“La complexité de la situation dans le nord du Nigeria devrait nous inciter à réfléchir à deux fois avant de faire de telles déclarations”, a-t-il ajouté, en réponse aux affirmations de Donald Trump.
Le responsable de l’UA a rappelé que « les premières victimes de Boko Haram sont des musulmans », soulignant que les violences frappent indistinctement communautés chrétiennes et musulmanes dans cette région marquée par des insurrections jihadistes et d’importantes tensions foncières.
Avec plus de 40 000 morts et deux millions de déplacés depuis 2009, le nord-est du Nigeria reste l’un des foyers les plus meurtris d’Afrique, confronté à Boko Haram et à la faction de l’État islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).
La mise en garde de l’UA intervient une semaine après les propos de Donald Trump, qui affirmait se préparer à une éventuelle intervention militaire. À Abuja, les autorités avaient déjà rejeté ces déclarations, évoquant une tentative de « dramatisation » d’un conflit dont les causes sont multiples, notamment les tensions entre éleveurs peuls et agriculteurs affectés par le changement climatique.
Pour l’UA, les efforts de paix en cours ne doivent pas être fragilisés par des discours alarmistes. « Le Nigeria a besoin de soutien, pas de menaces », a insisté M. Youssouf.
