L’UA alerte sur la dégradation de la sécurité et des libertés civiles au Sahel

Le Conseil paix et sécurité (CPS) de l’Union africaine a exprimé de vives inquiétudes concernant la situation sécuritaire et civique dans les cinq pays africains en transition suite à des coups d’État militaires : le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Guinée et le Gabon. Lors de sa réunion, le CPS a critiqué la détérioration de la sécurité et la restriction des libertés politiques et civiques, notamment dans les pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).

Détérioration de la sécurité au Sahel

Dans son communiqué publié le lundi 20 mai 2024, le CPS a noté avec inquiétude la dégradation de la sécurité dans la région du Sahel, contredisant les discours optimistes des régimes en place au Mali, au Burkina Faso et au Niger. Le Conseil a exhorté ces trois pays à reconsidérer leur décision de se retirer de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) pour favoriser l’intégration régionale.

Le CPS a également exprimé ses préoccupations concernant la restriction des libertés d’expression et d’opinion et les atteintes à la liberté de la presse dans ces pays.

Critiques spécifiques et recommandations

Pour le Mali, le CPS a déploré le manque d’inclusivité du Dialogue national inter-Maliens et a appelé les autorités de transition à respecter leurs engagements dans le cadre de la charte de transition existante, de la feuille de route et du calendrier. Le Conseil a notamment critiqué l’idée de prolonger la transition de deux à cinq ans, issue de ce dialogue, et a regretté la suspension continue des activités politiques des partis et associations.

Concernant le Burkina Faso, bien que la prolongation de la transition jusqu’en 2029 n’ait pas été commentée – l’annonce ayant été faite après la réunion du Conseil – le CPS reste attentif à l’évolution de la situation.

Sur le Niger, le Conseil a appelé à l’établissement d’une feuille de route réaliste pour la transition, avec le soutien de l’Union africaine, et a exigé la libération immédiate et inconditionnelle de Mohamed Bazoum et des autres détenus.

Appel à la non-violence en Guinée et inquiétudes pour le Gabon

Le CPS a également abordé la situation en Guinée, exhortant les autorités à collaborer avec tous les acteurs politiques, socio-économiques et de la société civile pour la mise en œuvre complète de la feuille de route de la transition dans les délais convenus. Le Conseil a insisté sur l’importance du dialogue et de l’abstention de toute violence.

Quant au Gabon, le CPS s’est félicité de la présentation de la feuille de route de la transition, qui prévoit des élections générales en août 2025. Cependant, le Conseil a exprimé son inquiétude quant au maintien en résidence surveillée d’Ali Bongo et a exigé sa libération immédiate.

Le Conseil paix et sécurité de l’Union africaine appelle à un dialogue inclusif et à une coopération régionale renforcée pour surmonter les défis actuels et promouvoir la paix et la stabilité dans ces pays en transition.

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