La famine s’installe à Gaza, où la population, ravagée par 22 mois de conflit, fait face à une crise nutritionnelle d’une ampleur inédite, ont alerté mardi 29 juillet 2025 plusieurs agences des Nations Unies, évoquant un « tournant alarmant et mortel ».
Selon le dernier rapport du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), les conditions dans l’enclave palestinienne répondent déjà à deux des trois critères définissant une famine. Plus de 500.000 personnes vivent actuellement dans des conditions de quasi-famine, tandis que 39 % des habitants passent plusieurs jours sans nourriture.
Le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pointent une flambée des cas de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans. À Gaza-ville, ces taux ont quadruplé en deux mois, atteignant 16,5 %. En juillet, 5.000 enfants ont été admis pour traitement en seulement deux semaines, alors que moins de 15 % des structures nutritionnelles fonctionnent encore.
« Ce que nous observons rappelle les tragédies humanitaires de l’Éthiopie et du Biafra », a averti Ross Smith, directeur des urgences du PAM. Pour la directrice exécutive de l’organisation, Cindy McCain, il est inacceptable d’attendre la confirmation officielle d’une famine pour agir.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, appelle à un cessez-le-feu humanitaire immédiat et à un accès sans entrave à l’aide.
« Gaza est au bord de la famine. Ce n’est pas un avertissement, c’est une réalité », a-t-il déclaré. Les agences exhortent à une aide alimentaire massive et continue pour éviter une catastrophe irréversible.