L’Organisation des Nations Unies (ONU) célèbre ce vendredi 24 octobre 2025, son 80e anniversaire, marquant huit décennies d’existence au service de la paix, du développement et des droits humains, dans un contexte mondial marqué par de multiples crises et des appels pressants à sa réforme.
Née au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l’ONU a été créée à la suite de la ratification, le 24 octobre 1945, de sa Charte fondatrice par 51 États, dans le but de préserver les générations futures du fléau de la guerre. Elle succède à la Société des Nations (SDN), jugée impuissante à empêcher le déclenchement du second conflit mondial.

En 80 ans, l’Organisation s’est imposée comme un forum universel de dialogue, comptant aujourd’hui 193 États membres. Ses missions se sont progressivement élargies, passant du maintien de la paix à la protection des droits humains, à la coopération économique et sociale et à la lutte contre les défis globaux tels que le changement climatique, les migrations ou la santé mondiale.
Selon des spécialistes cités par plusieurs observateurs, notamment l’historienne Chloé Maurel, l’ONU a connu d’importantes réussites : adoption de conventions internationales majeures, déploiement de plus de 70 opérations de maintien de la paix et contribution décisive à la stabilisation de plusieurs pays en conflit. En 1988, les Casques bleus ont d’ailleurs reçu le prix Nobel de la paix pour leurs efforts en faveur de la sécurité mondiale.
Cependant, l’Organisation traverse actuellement une crise de confiance et de financement. Le droit de veto accordé aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité (États-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) est jugé obsolète et antidémocratique par plusieurs analystes.
En outre, la suspension partielle du financement américain et les retards de contribution d’autres grands donateurs, comme la Chine, ont provoqué une grave crise de liquidités, contraignant l’ONU à envisager une réduction de 25 % de ses effectifs dans les opérations de maintien de la paix, selon les données récentes du Secrétariat général.
Pour faire face à ces défis, le Secrétaire général António Guterres a lancé en mars dernier l’initiative « ONU80 », visant à renforcer l’efficacité et la transparence du système multilatéral. Malgré les tensions géopolitiques et les critiques, il a rappelé que « l’ONU demeure indispensable pour la paix, la justice et la solidarité entre les nations ».
Malgré son image ternie et la concurrence d’autres forums internationaux comme le G20 ou l’OTAN, les experts s’accordent à reconnaître que l’ONU reste le seul espace universel de dialogue entre États. À 80 ans, la « vieille dame » des relations internationales s’efforce toujours de tenir sa promesse fondatrice : construire un monde de paix, de dignité et de prospérité partagée.


