L’Inde interdit l’exportation de riz blanc non basmati pour préserver ses stocks

sac de riz avec du riz sur une cuillère en bois et plante de riz

L’Inde, premier pays exportateur de riz dans le monde, a interdit en juillet dernier, l’exportation de riz blanc non basmati, “avec effet immédiat”. Une annonce qui avait été faite par le gouvernement et dont la décision a fait grimper les cours internationaux du riz.

Pour le gouvernement de Narenda Modi, cette interdiction doit permettre de “garantir” un approvisionnement “adéquat” pour les consommateurs indiens et d'”atténuer la hausse des prix sur le marché intérieur”, selon une déclaration qui avait été faite par le ministère indien de la Consommation et de l’Alimentation, dans un communiqué à la même période.

Au deuxième trimestre, les exportations indiennes de riz blanc non basmati ont bondi de 35% sur un an, a indiqué le ministère. En septembre, après une sécheresse importante dans ses principales régions productrices de riz, l’Inde avait déjà interdit les exportations de brisures de riz (riz à moindre prix, aux grains fracturés accidentellement ou non) et imposé une taxe de 20% sur les exportations de riz de qualité supérieure. Les prix internationaux du riz, aliment de base majeur dans le monde, ont fortement augmenté en raison de la pandémie de Covid, de la guerre en Ukraine et de l’impact du phénomène climatique El Niño sur les rendements des rizières.

Les exportations indiennes de riz blanc non basmati représentent environ un quart des exportations totales de riz de l’Inde. L’an dernier, le pays a exporté 10,3 millions de tonnes de riz blanc non basmati. La décision de l’Inde, qui réalise à elle seule plus de 40% des expéditions mondiales de riz, pourrait “risquer d’exacerber l’insécurité alimentaire dans les pays fortement dépendants des importations de riz”, a mis en garde dans une note la société Gro Intelligence, qui analyse des données sur les matières premières.

Femme indienne offrant du riz au sanctuaire de Makhdoom Sahib, Jammu et Cachemire, Srinagar, Inde. Photographie par Eric Lafforgue / Hans Lucas

Les pays africains, la Turquie, la Syrie et le Pakistan souffrent de cette interdiction, alors qu’ils sont déjà confrontés à une forte inflation des prix alimentaires, a ajouté Gro Intelligence.

Selon Oscar Tjakra, analyste de Rabobank, les autres fournisseurs de riz n’ont pas de réserves permettant de compenser l’arrêt des exportations indiennes de riz blanc non basmati.

En dehors de l’Inde, “les principaux exportateurs sont la Thaïlande, le Vietnam et, dans une certaine mesure, le Pakistan et les États-Unis”, a précisé l’analyste à l’AFP. Mais “ils n’auront pas assez de riz pour remplacer” les volumes indiens non exportés, a-t-il prévenu.

“Évidemment, cela contribue à l’inflation dans le monde, car le riz peut être utilisé comme substitut du blé”, a-t-il ajouté.

La situation en Côte d’Ivoire

D’ailleurs, l’impact se fait déjà sentir en Afrique de l’ouest notamment en Côte d’Ivoire où la flambée du prix du riz fait grincer des dents les ménages ivoiriens.

En effet, le prix du sac de riz de 25Kgs est passé de 15.000 FCFA à 18.990 Fcfa soit une hausse de 3.990 FCFA par unité.

Face à cette situation inquiétante, le ministre du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Pme ivoirien a tenu à rassurer les populations quant à l’engagement du gouvernement à trouver une solution rapide et durable à la situation. “Je peux rassurer les populations que nous travaillons à ce que ces augmentations soient contenues. Pour ne pas impacter significativement le pouvoir d’achat des populations “, a-t-il lancé.

AFP

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