L’ex-chef d’Etat de la Guinée, Moussa Dadis Camara, a été condamné à 20 ans de prison pour crimes contre l’humanité par le tribunal criminel de Dixinn, à Conakry.
Cette décision, énoncée mercredi 31 juillet 2024, intervient à l’issue du procès des massacres de 2009 à Conakry, où au moins 156 personnes avaient été tuées et 109 femmes violées lors d’une répression violente d’un rassemblement de l’opposition.
Le verdict marque un moment historique pour la Guinée, étant la première fois qu’un ancien chef d’Etat est jugé par la justice nationale.
Le tribunal a également condamné l’ex-patron des services antidrogue, Moussa Tiegboro Camara, à la même peines. L’ex-ministre de la Sécurité présidentielle, Claude Pivi a écopé de la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 25 ans, bien qu’il soit en cavale depuis novembre 2023.
Parmi les autres condamnés, Marcel Guilavogui a été condamné à 18 ans de prison, Blaise Goumou à 15 ans, Mamadou Aliou Keita à 11 ans, et Paul Mansa Guilavogui à 10 ans. Aboubacar Diakité, dit « Toumba », a également reçu une peine de 10 ans pour crimes contre l’humanité, après avoir coopéré avec le tribunal en révélant des informations cruciales.
Quatre militaires et gendarmes ont été acquittés, et les parties ont 15 jours pour faire appel. Ce verdict repose sur la requalification des faits en crimes contre l’humanité, permettant d’utiliser le principe de la responsabilité du commandement, incriminant Dadis Camara pour les actions de ses subordonnés.
Cette audience, sécurisée par un important dispositif de sécurité, a été suivie de près par la population guinéenne, marquant la fin d’un procès long de 22 mois et la fermeture d’un chapitre douloureux de l’histoire du pays.
Des médias internationaux annoncent que ces avocats devraient faire appel.
(AIP)