Ce vendredi 2 février, les États membres de l’Union européenne ont unanimement donné leur feu vert à une première loi régulant l’intelligence artificielle (IA). L’accord politique conclu en décembre dernier a été confirmé, malgré des négociations intenses.
La Belgique, qui assure actuellement la présidence du Conseil de l’UE, a souligné l’importance de ce « AI Act » en tant que première législation mondiale visant à rendre l’IA plus sûre et respectueuse des droits fondamentaux de l’UE.
Le commissaire européen Thierry Breton a salué cette règlementation comme une « première mondiale » et une étape historique. La Commission européenne avait présenté son projet d’Acte IA en avril 2021, mais l’émergence de technologies telles que ChatGPT fin 2022 a intensifié les discussions.
La législation vise à trouver un équilibre entre l’innovation et la sécurité, mais a suscité des préoccupations, notamment de la part de la France et de l’Allemagne. Ces pays ont insisté pour protéger les start-ups spécialisées dans l’IA afin de favoriser l’émergence de futurs « champions européens » du secteur.
Des règles strictes s’appliqueront aux IA génératives pour garantir la qualité des données et éviter les violations des droits d’auteur. Les systèmes jugés « à haut risque » seront soumis à des obligations spécifiques, comme le contrôle humain et la mise en place d’un système de gestion des risques.
Cependant, des critiques, dont celle du spécialiste en IA Jean-Gabriel Ganascia, soulignent que la réglementation pourrait être trop complexe, entraînant des difficultés pour les industriels européens à développer leurs propres technologies et favorisant ainsi les concurrents non soumis à la même réglementation.