Le 18 décembre dernier marquait la Journée internationale des migrants, soulignant l’occasion de démystifier les idées préconçues, notamment sur les migrations africaines, à travers une analyse des données.
La migration internationale, relative à la population mondiale, reste stable à 4%, avec 280 millions de migrants. Les migrants africains, bien que croissants à 40 millions, sont moins nombreux que les migrants européens en valeur absolue et proportionnelle.
L’Afrique représente 16% de la population mondiale mais seulement 14% des migrants, tandis que l’Europe, avec 10% de la population mondiale, compte près de 24% des migrants. Flore Gubert, directrice de recherche à l’Institut de recherche pour le développement, souligne cette disparité.
Surtout, la migration africaine est majoritairement interne. Les Ouest-Africains, par exemple, privilégient d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Plus de 80% des migrations africaines sont motivées par des facteurs économiques, avec des retombées positives pour les pays d’accueil et de départ.
Les migrants illégaux africains sont souvent des visa-holders incapables de renouveler leur visa. Les traversées maritimes vers l’Europe sont minoritaires, mais les décès, dépassant 27 000 en dix ans, soulignent les risques auxquels ils font face.
Le récit poignant d’une migrante en Tunisie souligne les défis humanitaires : « Ce n’est pas facile, je suis arrivée en Tunisie depuis six mois. La première fois, j’ai été en prison. De la prison, on m’a prise pour aller me jeter au désert. Du désert, je me suis débrouillée pour revenir. Où j’étais, on nous a jetés de la maison. De la maison, on est venus ici. Il n’y a pas à manger, il n’y a pas de quoi se laver, franchement, ce n’est pas facile. »