Les États-Unis, la Chine, l’Union européenne et une vingtaine d’autres nations ont franchi une étape historique en signant la déclaration de Bletchley au Royaume-Uni, mercredi dernier, s’engageant ainsi à une collaboration sans précédent pour encadrer le développement de l’intelligence artificielle. Cette première mondiale, baptisée du nom de l’emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde guerre mondiale, où Alan Turing a «craqué» celui de la machine Enigma utilisée par les nazis.
La déclaration a été paraphée lors du premier AI Safety Summit international. C’est le premier « accord » international qui reconnaît les risques liés aux récents progrès de l’intelligence artificielle.
«Cette déclaration historique marque le début d’un nouvel effort mondial visant à renforcer la confiance du public dans l’IA en veillant à ce qu’elle soit sûre», a salué le Premier ministre britannique Rishi Sunak sur X (ex-Twitter).
Convergence mondiale pour une IA éthique et sécurisée
La déclaration de Bletchley, issue du sommet sur la sécurité de l’IA, a été signée en présence de dirigeants politiques et de figures emblématiques du monde de la technologie, tels que Elon Musk et Sam Altman d’OpenAI, et marque un consensus international sur la nécessité de réguler une technologie aussi puissante et omniprésente. « Nous sommes particulièrement préoccupés par ces risques dans des domaines tels que la cybersécurité et la biotechnologie, ainsi que dans les cas où les systèmes d’IA les plus poussés peuvent amplifier des risques tels que la désinformation, » souligne le texte de l’accord.
Pour faire face à ces défis, la déclaration préconise une double approche : premièrement, identifier et comprendre les risques sécuritaires de l’IA à travers des données scientifiques et factuelles et, deuxièmement, développer des politiques de sécurité adaptées aux circonstances nationales. Ces politiques incluront notamment une transparence accrue de la part des acteurs privés développant des IA de pointe, ainsi que l’élaboration d’outils d’évaluation et de test de la sécurité.
Cette initiative internationale place la barre haut en matière de coopération mondiale, reflétant la reconnaissance collective des risques et des opportunités que représente l’IA. Elle ouvre la voie à un avenir où la technologie avancée et l’innovation pourront progresser de manière responsable et sécurisée.
« Deux sommets internationaux sur l’IA suivront, en Corée du Sud puis en France », a déclaré la ministre britannique de la Technologie Michelle Donelan à l’AFP.