La Banque africaine de développement (BAD) a tourné lundi 1er septembre 2025 une nouvelle page de son histoire avec l’investiture de son neuvième président, le Mauritanien Sidi Ould Tah, élu en mai dernier avec 76 % des voix, un record pour un premier mandat.
Succédant au Nigérian Akinwumi Adesina, il prend les rênes de la première institution financière du continent avec l’ambition de l’adapter aux défis du XXIᵉ siècle. La cérémonie solennelle, présidée par le Conseil des gouverneurs de la Banque, s’est tenue au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, en présence des présidents ivoirien, Alassane Ouattara, et mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ainsi que des anciens dirigeants de la BAD, Donald Kaberuka et Akinwumi Adesina.
Dans son discours d’investiture, M. Tah a tracé la feuille de route de son mandat autour de quatre axes prioritaires, à savoir être à l’écoute et à proximité avec les gouvernements, le secteur privé, les partenaires techniques et financiers, afin de mieux cibler les besoins, adopter des réformes accélérées pour simplifier les procédures et accroître la réactivité de la Banque face aux urgences du développement, opérer un renforcement des partenariats en élargissant la coopération à de nouveaux acteurs comme les fonds souverains, les fonds de pension et les investisseurs privés et apporter des solutions concrètes et rapides, notamment avec l’intégration d’un pilier « investissement dans la paix » dans les modèles financiers.
« Nous serons la banque qui comblera les fossés entre les régions, entre l’ambition et la mise en œuvre, entre le public et le privé », a affirmé le nouveau président, appelant à agir « avec unité et responsabilité ».
Sidi Ould Tah hérite d’une institution disposant de solides fondamentaux constitués de 318 milliards de dollars de capital, d’une notation AAA maintenue depuis dix ans et plus de 102 milliards de financements approuvés au cours de la dernière décennie. Toutefois, la Banque doit répondre à des attentes croissantes en matière de financement des infrastructures, d’adaptation au changement climatique et de réduction des inégalités.
Âgé de 60 ans, l’ancien président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) a mené une profonde transformation institutionnelle, doublant les actifs et modernisant les mécanismes de financement. Ex-ministre mauritanien de l’Économie et des Finances, M. Tah est fort de plus de 40 ans d’expérience en politique économique et en gouvernance bancaire.