Le gouvernement ghanéen a annoncé une hausse significative de 62,58 % du prix d’achat du cacao aux producteurs pour la campagne 2025–2026. Le prix passe ainsi de 3 100 USD à 5 040 USD par tonne, marquant l’une des plus fortes augmentations de ces dernières années.
Cette décision, approuvée par le Product Price Review Committee (PPRC) et présidée par le ministre des Finances Dr Cassiel Ato Forson, entrera en vigueur dès le 7 août 2025, date de lancement officiel de la saison cacaoyère.
Une promesse de campagne tenue
Le nouveau tarif représente environ 70 % du prix FOB moyen de 7 200 USD par tonne, conformément à l’engagement du président John Mahama d’améliorer la part des revenus d’exportation reversée aux producteurs.
Sous l’administration précédente, cette part s’élevait à seulement 63,9 %, avec un prix d’achat local de 3 100 USD malgré des cours mondiaux élevés. Le gouvernement actuel veut ainsi mieux aligner les revenus des fermiers sur les tendances du marché international.
Avec un taux de change moyen de GHS 10,25 pour 1 USD, le nouveau prix équivaut à GHS 51 660 par tonne, soit GHS 3 228,75 par sac de 64 kg. Ce montant dépasse largement les GHS 49 600 précédemment en vigueur, offrant une bouffée d’oxygène aux producteurs face au coût de la vie et aux fluctuations du cedi.
Des critiques sur la méthode de calcul
Certains responsables de l’opposition, dont Dr Isaac Yaw Opoku, député d’Offinso Sud, ont exprimé leurs réserves quant à cette hausse. Selon lui, les chiffres avancés sont “manipulés” et ne tiennent pas suffisamment compte des réalités du terrain. Il dénonce un manque de consultation des producteurs et affirme que les promesses de campagne évoquaient des prix allant jusqu’à GHS 6 000 à 7 000 par sac, bien au-delà du montant annoncé.
En plus de l’augmentation du prix, le gouvernement prévoit plusieurs mesures d’accompagnement pour soutenir les agriculteurs :
- la distribution gratuite d’engrais, de fongicides, d’insecticides et de matériel agricole ;
- la mise en œuvre d’un système de traçabilité pour assurer le suivi du cacao de la ferme jusqu’au port ;
- l’instauration d’un programme de bourses universitaires destiné aux enfants des producteurs à partir de l’année académique 2026/2027.
Le gouvernement justifie cette révision par la nécessité de rendre plus équitable la chaîne de valeur du cacao. Il espère ainsi lutter contre la contrebande vers les pays voisins, souvent provoquée par des prix plus attractifs à l’extérieur, et encourager les producteurs à vendre dans les circuits officiels.