Une crise foncière met en péril des milliers de producteurs
Dans la région de la Marahoué, et plus particulièrement dans le département de Sinfra, des milliers d’agriculteurs vivent sous la menace d’une expulsion imminente. Leurs terres, exploitées depuis des générations, ont été récemment classées comme zone protégée, remettant en question leur droit d’y cultiver.
Face à cette situation alarmante, les producteurs, plongés dans l’incertitude, ont lancé un appel à l’ANAPROCI (Association nationale des producteurs de cacao de Côte d’Ivoire) pour défendre leurs droits et leur permettre de continuer à vivre de leur travail.
Depuis plusieurs années, les agriculteurs subissent des pressions croissantes, entre menaces et intimidations.
« Nous avons bâti nos vies ici : nos maisons, nos écoles, nos champs qui nous nourrissent. Aujourd’hui, on nous dit que nous devons partir, mais où irons-nous ? » s’interroge un chef de village, inquiet.
Une mère de famille partage son angoisse :
« Nous vivons dans la peur constante. Si nous perdons nos terres, nous perdrons tout. »
Un planteur, visiblement ému, interpelle directement les autorités :
« M. le Président de l’ANAPROCI, nous ne savons faire que cultiver la terre. Si nous sommes chassés, comment allons-nous survivre ? Nous ne voulons pas revivre ce qui s’est passé à Bonon. »
Ces producteurs ne réclament ni aides ni subventions, seulement le droit de continuer à exploiter les terres qui les font vivre.
L’ANAPROCI en première ligne pour défendre les producteurs
Face à cette menace, l’ANAPROCI a réagi rapidement. Son président, M. Koffi Kanga, s’est rendu sur place pour rencontrer les producteurs et leur témoigner son soutien.
« Nous avons entendu leur appel et nous ne pouvons pas rester indifférents. Ces agriculteurs ont contribué au développement de cette région. Il est impératif de trouver une solution équitable. »
L’association s’engage à défendre les producteurs auprès des autorités et à œuvrer pour une issue juste et durable.
Vers une solution concertée : entre médiation et alternatives durables
L’ANAPROCI joue un rôle clé dans la médiation entre les producteurs et l’État. Son objectif est de concilier la protection de l’environnement et la survie des exploitations agricoles.
« Nous allons porter leurs revendications auprès du gouvernement et du ministère des Eaux et Forêts », affirme M. Koffi Kanga. « Il faut une solution équilibrée qui préserve la forêt sans condamner ces familles à l’exil. »
L’association propose l’agroforesterie comme alternative viable, permettant de protéger les ressources naturelles tout en assurant une agriculture durable. Elle réclame également une réforme foncière pour clarifier le statut des terres agricoles et éviter que d’autres communautés ne subissent le même sort.
Éviter un nouveau drame après celui de Bonon
Les producteurs de Sinfra redoutent de revivre le scénario tragique de Bonon, où des milliers de familles ont été expulsées brutalement, laissant derrière elles leurs maisons et leurs champs.
« Nous avons vu ce qui s’est passé à Bonon. Des familles entières ont été jetées à la rue sans assistance. Nous ne voulons pas que cela se reproduise ici », alerte un producteur.
Ce précédent justifie l’urgence d’une solution concertée pour éviter une nouvelle crise humanitaire.
Un appel au calme et à la mobilisation pacifique
Malgré la tension grandissante, l’ANAPROCI exhorte les producteurs à rester unis et pacifiques.
« Nous comprenons leur détresse, mais nous les appelons à ne pas céder à la colère. La violence ne résoudra rien. Notre combat doit rester pacifique et orienté vers une solution durable. »
L’association met en avant l’importance des infrastructures locales – écoles, centres de santé – qui seraient menacées par une expulsion brutale, affectant toute l’économie régionale.
L’intervention rapide de l’ANAPROCI redonne espoir aux producteurs, qui se sentent enfin écoutés.
« Nous faisons confiance à l’ANAPROCI pour nous défendre. Nous voulons seulement continuer à travailler et nourrir nos familles », confie un planteur.
M. Koffi Kanga conclut avec détermination :
« Nous nous battrons pour qu’aucune famille ne soit abandonnée. Une solution juste doit être trouvée. »
Alors que les négociations se poursuivent, l’ANAPROCI reste le dernier rempart contre une expulsion qui pourrait bouleverser l’avenir de milliers d’agriculteurs. Les semaines à venir seront décisives pour l’avenir de la plaine de Sinfra.