La sonde Luna-25 de la Russie s’est écrasée samedi sur la lune après une défaillance lors de la mise à feu d’un propulseur, interrompant les communications et plaçant l’engin spatial sur une mauvaise orbite, a annoncé dimanche l’agence spatiale russe. Cette défaillance est survenue après des problèmes rencontrés lors d’une précédente manœuvre d’ajustement d’orbite. Cette fois-ci, le contact a été perdu et les contrôleurs de vol n’ont pas pu rétablir les communications. Roscosmos, l’agence spatiale fédérale russe, a annoncé l’échec via la plateforme de médias sociaux Telegram.

Selon une traduction de Google, un post en russe indiquait : « En raison de l’écart entre les paramètres réels de l’impulsion (mise à feu de la fusée) et ceux calculés, l’appareil (engin spatial) a changé d’orbite et a cessé d’exister suite à une collision avec la surface lunaire. »

L’échec est un coup dur pour le programme spatial russe, qui cherchait à renforcer sa position face à un intérêt renouvelé pour la région polaire sud de la lune, où des dépôts de glace pourraient exister dans des cratères constamment à l’ombre. La glace pourrait être une source potentielle d’air, d’eau et même de carburant pour fusée à base d’hydrogène pour les futurs astronautes.

Le programme Artemis de la NASA prévoit d’envoyer des astronautes dans la région polaire sud dans les prochaines années, et la Chine envisage de lancer ses propres astronautes, ou « taïkonautes », vers le pôle sud lunaire d’ici la fin de la décennie. L’Inde a également des projets ambitieux. Sa sonde Chandrayaan-3, composée d’un atterrisseur robotique nommé Vikram et d’un petit rover nommé Pragyan, est en orbite autour de la lune et devrait atterrir sur la surface lunaire mercredi. Cette mission fait suite à Chandrayaan-2, qui s’était écrasée sur la lune en 2019 en raison d’une erreur logicielle.

Luna-25 avait été lancée depuis le cosmodrome de Vostochny à bord d’une fusée Soyuz 2.1b le 10 août. Elle est entrée en orbite lunaire six jours plus tard, visant un atterrissage lundi, devançant Chandrayaan-3 de deux jours. Mais cela ne s’est pas produit.

Les Russes n’ont pas connu de succès dans l’exploration planétaire depuis que le robot Luna-24 a atterri sur la lune en 1976, prélevant environ six onces de sol lunaire et le ramenant sur Terre. C’était la troisième mission réussie de retour d’échantillons lunaires robotisés de la Russie. Douze astronautes de la NASA ont marché sur la lune il y a un demi-siècle dans le cadre du programme Apollo, mais aucun cosmonaute russe n’a jamais fait le voyage. Les seules missions robotiques post-soviétiques de la Russie dans l’espace lointain, toutes deux ciblant Mars, se sont soldées par des échecs.

Luna-25 était une tentative de reprendre le flambeau, replaçant la Russie dans une nouvelle sorte de course spatiale alors que les États-Unis, la Chine, l’Inde, le Japon et le secteur privé planifient de nombreuses missions lunaires qui pourraient jeter les bases de bases lunaires et d’éventuels vols vers Mars.

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