La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a surpassé l’Afrique du Sud pour devenir le pays souverain le mieux noté d’Afrique subsaharienne en termes d’encours de dette extérieure.
Vendredi dernier, S&P Global Ratings a confirmé les notations de la Côte d’Ivoire et de l’Afrique du Sud à BB-. Cependant, la perspective de la Côte d’Ivoire a été rehaussée à positive, grâce à une amélioration du profil de sa dette, tandis que celle de l’Afrique du Sud est restée stable.
Le rendement de la dette ivoirienne, arrivant à échéance en 2028, a chuté de 13 points de base pour atteindre 7,09 % lundi midi à Londres, marquant le niveau le plus bas depuis le 15 avril. À titre de comparaison, la dette sud-africaine en dollars à échéance 2030 se négociait à un rendement de 6,9 %, en baisse par rapport à plus de 8,5 % en octobre dernier.
« Les perspectives positives reflètent notre opinion selon laquelle, au cours des 24 prochains mois, la hausse des exportations de matières premières pourrait entraîner une réduction plus significative des déséquilibres extérieurs et budgétaires par rapport à notre scénario de base, » a déclaré Sébastien Boreux, analyste principal du crédit chez S&P, dans un communiqué. « Cela pourrait s’accompagner d’une forte croissance économique, bénéficiant de réformes économiques, du soutien des donateurs et de la stabilité monétaire et politique. »
En mars, Moody’s a relevé la note de la Côte d’Ivoire à Ba2, soit deux niveaux en dessous de la catégorie investissement, la plaçant ainsi à égalité avec l’Afrique du Sud.
Samir Gadio a noté que bien que la Côte d’Ivoire et l’Afrique du Sud aient des notations similaires, les obligations ivoiriennes continueront probablement à s’échanger avec une marge supérieure par rapport à celles de l’Afrique du Sud. « La Côte d’Ivoire a établi un solide historique sur les marchés financiers mondiaux sous l’administration actuelle, » a-t-il dit, « mais une consolidation budgétaire supplémentaire sera nécessaire pour stabiliser des niveaux de dette encore soutenables.«
La Côte d’Ivoire a marqué la fin de près de deux ans de blocage des marchés de capitaux internationaux en émettant pour 2,6 milliards de dollars d’euro-obligations. Son économie, l’une des plus dynamiques de la région, devrait croître de 6,5 % en 2024, contre 6,2 % l’année dernière, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Malgré une baisse de la production de cacao et des prévisions revues à la baisse, le gouvernement a conclu un accord de financement de 4,8 milliards de dollars avec le FMI, renforçant ainsi ses finances et ses réserves. S&P prévoit une augmentation des exportations de matières premières au cours des deux prochaines années.