Les conséquences désastreuses des inondations au Kenya continuent de s’aggraver, avec un bilan officiel de 188 morts et 90 personnes toujours portées disparues, selon le ministère de l’Intérieur kényan.
Depuis le début de la saison des pluies en mars, le pays est aux prises avec des inondations dévastatrices, entraînant des scènes de chaos : routes bloquées, vols détournés, ponts et barrages effondrés.
L’effondrement d’une retenue d’eau à Mai Mahiu, à une centaine de kilomètres au nord de Nairobi, a causé la disparition de plus de la moitié des personnes manquantes.
Le parc national du Masaï Mara, joyau du sud-ouest du pays, est également touché, avec près d’une centaine de touristes piégés par les eaux après la crue d’un affluent de la rivière Mara.
Les secours sont mobilisés, mais les dégâts pourraient être considérables pour cette réserve emblématique de la faune kényane.
Le nombre de personnes déplacées s’élève à présent à 165 000, avec des ordres d’évacuation émis par les autorités pour les zones à risque.
Cependant, les critiques fusent quant à la gestion de la crise. Human Rights Watch dénonce une réponse tardive et insuffisante des autorités, notamment dans les quartiers défavorisés de Nairobi, où des centaines de familles touchées n’ont pas reçu d’aide.
L’organisation pointe également du doigt l’impréparation des autorités, malgré les prévisions établies dans le plan national de réponse au changement climatique. Les fonds prévus pour la réponse aux intempéries n’ont pas été utilisés efficacement, déplore-t-elle.
L’appel au statut de « désastre naturel » reste en suspens, suscitant l’incompréhension parmi plusieurs acteurs, y compris l’opposition politique et les experts en géomatique du pays.