Il n’y avait guère de suspense mais c’est désormais confirmé: les deux grandes stars du judo français Teddy Riner (+100 kg) et Clarisse Agbégnénou (-63 kg) ont été officiellement retenues vendredi dans l’équipe de France qui disputera les Jeux olympiques de Paris l’été prochain.
Les noms des deux tauliers du judo français figurent dans une première liste validée par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF), aux côtés de huit autres judokas, dont les médaillés des JO de Tokyo Amandine Buchard (-52 kg), Sarah-Léonie Cysique (-57 kg), Romane Dicko (+78 kg) ou encore Luka Mkheidze (-60 kg).
Figurent également dans la sélection Shirine Boukli (-48 kg), Marie-Eve Gahié (-70 kg), Walide Khyar (-66 kg) et Alpha Djalo (-81 kg). Médaillé de bronze à Tokyo, Riner, 34 ans, visera à Paris un nouveau sacre après ses titres de 2012 et 2016. Agbégnénou, 31 ans, s’était elle parée d’or au Japon après avoir décroché l’argent à Rio.
« Ce sont mes cinquièmes Jeux olympiques, c’est une grande fierté parce qu’on a souvent tendance à vous enterrer, mais moi je montre toujours le bout de mon nez », a réagi Riner au cours d’un point presse. « Je suis très content d’être sélectionné. Maintenant, aller aux JO, ce n’est pas juste montrer le bout de son nez, c’est performer et ramener la plus belle des médailles », a-t-il ajouté.
« Beaucoup d’émotions »
Le Guadeloupéen n’a plus combattu depuis son onzième titre mondial conquis en mai à Doha, suivi deux semaines après de son sacre national par équipes avec son club du PSG judo. Attendu au Grand Slam d’Abu Dhabi fin octobre, il avait dû renoncer à la compétition en raison d’un « petit pépin technique », une lésion à un genou insuffisamment cicatrisée. Il doit s’aligner le 9 décembre prochain avec le PSG pour disputer la Ligue des champions à Belgrade.
« Je ressens beaucoup d’émotions (mais) j’attendrai ce soir et ce week-end pour pouvoir célébrer cette sélection avec ma famille », a réagi pour sa part Agbégnénou. Doublement titrée à Tokyo, la judoka de 31 ans avait ensuite pris une longue pause pour cause de maternité. Elle avait réalisé un retour tonitruant aux Championnats du monde de Doha en mai dernier en décrochant un sixième titre, onze mois à peine après avoir donné naissance à son premier enfant.
Mais elle a vécu une sortie de route inattendue au début du mois en repartant bredouille des Championnats d’Europe de Montpellier, un échec toutefois jugé « anecdotique » par l’encadrement des Bleues.
Dicko plutôt que Tolofua
« Il faut quand même regarder d’où elle vient », avait alors relativisé Christophe Massina, le patron de la délégation féminine. « Revenir après cette grossesse, être championne du monde, faire une médaille au Masters derrière, c’est vraiment extraordinaire. »
« Tous les coups que je peux prendre avant les Jeux sont des boosters », a estimé Agbégnénou. « Ça a bien titillé mon orgueil de sportive et de championne et je donnerai tout pour avoir cette médaille d’or olympique. » Dans les autres catégories, certaines sélections étaient également attendues, comme celles d’Amandine Buchard, Marie-Eve Gahié ou Walide Khyar, récents médaillés aux Championnats d’Europe.
Dans d’autres, plus concurrentielles, la Fédération a dû trancher entre plusieurs candidats. Chez les +78 kg, Romane Dicko a ainsi été retenue pour ses deuxièmes Jeux aux dépens de Julia Tolofua.
Cette annonce intervient à huit mois du début des Jeux, la Fédération ayant suivi les recommandations de l’Agence nationale du sport. « Il était essentiel d’annoncer les sélectionnés le plus tôt possible pour mettre les athlètes dans les meilleures conditions pour qu’ils se préparent sereinement et efficacement à cette échéance », a déclaré Frédérique Jossinet, responsable du haut niveau. Quatre catégories restent encore à attribuer, une chez les femmes et trois chez les hommes. La liste sera complétée au plus tard le 10 mai prochain.
Source : AFP