Deux tireurs de la Côte d’Ivoire portent les espoirs du pays à Paris : Maxine Esteban et Jeremy Keryhuel. En attendant leur entrée en lice, petit aperçu sur l’essor de cette discipline en Côte d’Ivoire…
En quinze participations aux Jeux Olympiques, c’est la deuxième fois seulement que l’escrime effectue une percée parmi les disciplines représentant le pays.
La première participation remonte à 2016 à Rio. Gwladys Sakoa Gbahi, vice-championne d’Afrique en 2016 (épée) avait tenté de décrocher une médaille olympique mais elle avait été éliminée dès les 16e de finale.
De 600 licenciés en 2020, aujourd’hui à 450
Paris 2024 constitue le deuxième rendez-vous des tireurs ivoiriens avec Maxine Esteban et Jeremy Keryhuel. Ces deux icônes de l’escrime ivoirienne demeurent les figures de proue d’une discipline qui compte plus de 400 licenciés.
Avant la pandémie de Covid-19, la Fédération Ivoirienne d’Escrime (FIE) enregistrait environ 600 licenciés. Les effets de la crise sanitaire ont sensiblement pénalisé la discipline.
« Effectivement, avant 2020, nous étions un peu plus de 600 licenciés. Aujourd’hui, nous comptons entre 400 et 450 licenciés. Cette chute s’explique par la difficulté d’obtenir un nombre suffisant de masques.
L’usage multiple d’un masque durant cette période a poussé certains parents à retirer leurs enfants des clubs », explique Zady Gogoua, président de la FIE.
Si le nombre de licenciés a chuté, celui des clubs devrait connaître une augmentation lors de la prochaine assemblée générale ordinaire (AGO) après les Jeux Olympiques de Paris. « Nous avons 12 clubs affiliés qui participent régulièrement aux championnats nationaux.
Trois clubs souhaitent rejoindre la fédération. Nous allons statuer sur leur adhésion lors de la prochaine AGO prévue courant août », a confié le président de la fédération.
Dans une perspective à court terme, la Fédération envisage de signer un partenariat avec des établissements scolaires pour introduire la pratique de l’escrime et organiser, à terme, un championnat scolaire.
Une bonne performance de Maxime Esteban et de Jeremy Keryhuel à Paris devrait faciliter la réalisation de cette ambition.
La question des moyens
En plus de Maxine Esteban et de Jeremy Keryhuel, la Côte d’Ivoire regorge de tireurs valeureux. Parmi eux, on trouve Beugré Paul Alex (épée), médaillé de bronze aux championnats d’Afrique 2024, et Konan Dorothée, championne de Côte d’Ivoire (sabre).
Ces escrimeurs locaux se heurtent à la problématique récurrente des moyens nécessaires pour participer aux compétitions majeures de la discipline, un véritable frein à l’émergence des athlètes locaux, selon le président de la FIE.
« La Côte d’Ivoire dispose d’un vivier d’escrimeurs capables de hisser haut le drapeau national. Notre principal handicap réside dans les ressources.
Nous n’avons pas les moyens nécessaires pour engager nos représentants locaux dans toutes les compétitions majeures, ce qui nuit à leur régularité dans le classement.
Maxine Esteban a participé à toutes les compétitions pour terminer en tête du classement africain dans sa catégorie.
Elle et son encadrement se sont donné les moyens, mais malheureusement, la Fédération ne dispose pas de ressources suffisantes pour garantir une présence régulière au niveau international », regrette Zady Gogoua.
Aller chercher une médaille olympique, c’est possible?
Évoquant la participation des deux tireurs ivoiriens, Zady Gogoua a exprimé un certain optimisme envers Maxine Esteban. « Elle peut aller chercher une médaille dès ce dimanche », a-t-il affirmé avec assurance.
« Pour Maxine, je suis confiant en raison de son classement. J’ai bon espoir. Elle bénéficie d’un bon staff », a-t-il ajouté. Quant à Jeremy Keryhuel, le président avance : « Il peut aller loin, mais attention aux Égyptiens qui demeurent la bête noire de la Côte d’Ivoire », a-t-il prévenu.
Ange Kouadio
L’Intelligent d’Abidjan – Côte d’Ivoire
#PARISMEDIAS2024