Plus de 1,4 million d’Haïtiens ont été contraints de fuir leur foyer depuis janvier 2025 en raison de l’intensification de la violence des gangs, a alerté l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), évoquant une crise humanitaire sans précédent dans l’histoire du pays.
Selon l’organisation, près de la moitié des déplacés internes sont des enfants. Les sites d’accueil officiels sont saturés, tandis que les abris spontanés, passés de 142 à 238 depuis décembre 2024, se multiplient.
Dans les zones rurales comme l’Artibonite, les habitants, souvent parmi les plus démunis, accueillent environ 85 % des déplacés, partageant avec eux leurs faibles ressources en eau, en nourriture et en électricité.
« La gravité de cette crise exige une réponse accrue et durable », a souligné Grégoire Goodstein, chef de mission de l’OIM en Haïti.
Il a salué « la générosité des communautés haïtiennes » tout en appelant à un engagement international renouvelé pour soutenir ces efforts de solidarité.
Face à l’ampleur du désastre, l’OIM a étendu ses opérations au-delà de la capitale, déployant des équipes dans les provinces pour fournir des abris d’urgence, de l’eau potable, des soins médicaux, un soutien psychosocial et une protection. Toutefois, les besoins humanitaires continuent de croître plus vite que les ressources disponibles.
L’organisation plaide pour une approche intégrée fondée sur le désarmement, la démobilisation et la réintégration des groupes armés, tout en investissant dans l’éducation, l’emploi et les programmes communautaires destinés à la jeunesse. « Nous avons besoin de solutions durables qui restaurent la dignité et renforcent la résilience », a insisté M. Goodstein.
Le Conseil de sécurité des Nations Unies a autorisé le déploiement d’une force internationale de 5 500 hommes pour lutter contre les gangs en Haïti. Toutefois, cette intervention, bien qu’attendue, ne suffira pas à résoudre la grave crise humanitaire et alimentaire qui touche désormais la moitié de la population.
Selon un rapport conjoint des agences onusiennes, près de deux millions d’Haïtiens se trouvent en situation d’urgence alimentaire, aggravant encore la détresse d’un peuple pris au piège entre la faim et la violence.