Une saisie maritime sans précédent au large de l’Île de la Tortue a mis en lumière le rôle central d’Haïti dans les routes internationales du trafic de drogues reliant l’Amérique du Sud, les Caraïbes et les États-Unis, ont alerté dimanche 30 novembre 2025, les Nations Unies.

En juillet 2025, les autorités haïtiennes ont intercepté 1 045 kg de cocaïne, la plus importante saisie enregistrée depuis trois décennies. Deux semaines plus tard, 426 kg de cannabis étaient confisqués près de Cap-Haïtien, tandis que la Jamaïque annonçait l’arrestation de deux ressortissants haïtiens transportant plus de 1 350 kg de cannabis.

Selon l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), la cocaïne provenait d’Amérique du Sud et était destinée aux marchés caribéens et américain. Des routes vers l’Europe sont désormais confirmées, car en août, les autorités belges ont découvert 1 156 kg de cocaïne dans un conteneur en provenance d’Haïti au port d’Anvers.

Haïti traverse également une crise sécuritaire profonde, marquée par l’emprise croissante des gangs, notamment à Port-au-Prince et le long de la frontière dominicaine. Ces groupes armés contrôlent les corridors stratégiques du trafic, extorquent les populations et imposent des droits de passage aux embarcations. Certains seraient impliqués dans des échanges armes-contre-drogues avec des réseaux jamaïcains.

L’Île de la Tortue, historiquement utilisée par les pirates puis par les mafias, est devenue un hub logistique pour le stockage et la distribution de cargaisons illicites, grâce à sa position stratégique et à l’absence d’un système judiciaire solide.

Ainsi, les Nations Unies alertent sur l’impact régional de cette situation qui se traduit par la montée de l’instabilité, l’infiltration du trafic dans les réseaux migratoires et les menaces sur le commerce, le tourisme et la gouvernance dans toute la Caraïbe.

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