Les tensions entre les syndicats et les autorités guinéennes atteignent un nouveau sommet alors que les treize centrales syndicales du pays ont annoncé une grève générale et illimitée à partir de lundi, à l’issue d’une réunion tenue hier, jeudi 22 février.
Cette décision marque un tournant dans le bras de fer entre les syndicats et le régime du Conseil national pour le redressement et le développement (CNRD), au pouvoir depuis le 5 septembre 2021. Les revendications des syndicats sont variées, incluant la libération du secrétaire général du syndicat des professionnels de la presse, Sékou Jamal Pendessa, actuellement en détention depuis le 19 janvier pour avoir protesté contre la censure des médias et d’Internet.
Outre la libération de Pendessa, les syndicats demandent également la fin des atteintes à la liberté de la presse et des mesures visant à alléger le fardeau financier des consommateurs, notamment une réduction des prix des denrées de première nécessité.
Cette grève, qui touchera tous les secteurs, publics, privés et informels, est la première depuis l’arrivée au pouvoir du CNRD. Les discussions lors du conclave syndical ont été marquées par des divergences sur le moment opportun pour déclencher la grève, certains suggérant d’attendre le début de mars après le versement des salaires. Finalement, un accord a été atteint peu après 15h pour lancer la grève dès la semaine prochaine.