Le procureur a demandé une peine de réclusion à perpétuité contre l’ancien président de la Guinée, Moussa Dadis Camara, ainsi que contre plusieurs autres responsables gouvernementaux impliqués dans le massacre survenu à Conakry le 28 septembre 2009, au cours duquel 157 personnes ont été tuées suite à la répression exercée par la police sur les participants à une manifestation pacifique.
En demandant cette peine, le procureur Alghassimou Diallo a appelé à ce que cette sentence soit accompagnée d’une période de sûreté de 30 ans et que les faits soient requalifiés en crimes contre l’humanité. Le procès concerne 11 accusés, y compris Camara.
Le 28 septembre 2009, au moins 157 personnes ont été exécutées au stade de Conakry lors d’un rassemblement contre la junte du capitaine Moussa Dadis Camara. Environ une centaine de femmes ont été violées sur place et dans des camps militaires, qui servaient également de lieux de torture.
Grâce aux témoignages des victimes, le procès a permis d’évaluer l’ampleur du massacre de 2009. Parmi les 157 personnes tuées, une centaine sont toujours portées disparues.
Le procès, qui a débuté en 2022, a repris en novembre dernier, quelques jours après la tentative d’évasion de prison de Camara lui-même et de trois autres accusés. L’un d’entre eux, l’ancien ministre de la Sécurité, Claude Pivi, est toujours en fuite et actuellement recherché. Camara a toujours protesté son innocence, attribuant les décisions de la répression violente, qui lui ont été cachées, à d’autres collaborateurs.
Camara a dirigé un coup d’État militaire en 2008 et a gouverné la Guinée pendant presque un an jusqu’à ce qu’il soit blessé lors d’une tentative d’assassinat en décembre 2009. Cet épisode a confirmé la situation de sécurité fragile dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, gouverné par une junte militaire qui a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en septembre 2021. Il y a eu huit coups d’État de ce type en Afrique de l’Ouest et centrale au cours des trois dernières années.
Via AFP