LIBREVILLE – Ali Bongo Ondimba, Président du Gabon et à la tête du pays depuis presque une décennie et demie, a dévoilé dimanche 9 juillet ses ambitions de briguer un troisième mandat présidentiel. Cette annonce a été faite face à une opposition morcelée, et malgré les critiques faisant état d’un « pouvoir dynastique » au Gabon après plus de cinquante-cinq ans de règne de la famille Bongo.
Fils d’Omar Bongo Ondimba, qui a gouverné le Gabon pendant plus de quatre décennies, Ali Bongo a repris le flambeau en 2009. Il a ensuite été réélu de justesse en 2016, consolidant l’emprise de la famille Bongo sur la politique gabonaise.
Son désir de poursuivre son mandat doit encore être approuvé par le Parti démocratique gabonais (PDG), dont le congrès d’investiture est prévu le lundi. Cependant, le PDG, qui domine le Parlement, est largement attendu pour approuver la candidature de Bongo.
L’opposition, pour sa part, reste très fragmentée, avec une vingtaine de candidats ayant déjà manifesté leur intention de se présenter contre Bongo. À moins qu’ils ne s’unissent autour d’un candidat commun dans les sept semaines à venir, leurs chances de rivaliser avec le président sortant semblent minces dans un scrutin à un tour.
La campagne officielle commencera le 11 août et se terminera le 25 août à minuit. Cependant, de nombreux candidats ont déjà commencé à faire campagne à travers le pays. Bongo, en particulier, a été très actif, promettant d’améliorer la situation économique et sociale du Gabon.
Mais le contexte de cette élection est loin d’être idyllique. En 2016, la réélection de Bongo a déclenché des violences qui ont fait plusieurs morts. De plus, la santé du président a été un sujet de préoccupation depuis qu’il a subi un AVC en 2018. Malgré les doutes de l’opposition sur ses capacités à diriger, Bongo a multiplié les apparitions publiques, tant au Gabon qu’à l’étranger, dans un effort pour démontrer sa forme physique.
Au-delà de la santé de Bongo, l’opposition dénonce un « pouvoir dynastique » après plus d’un demi-siècle de règne de la famille Bongo.
Le Gabon, un des pays les plus riches d’Afrique en termes de PIB par habitant, reste cependant marqué par une grande pauvreté. Malgré sa richesse en ressources naturelles, le pays peine à convertir cette richesse en croissance durable et inclusive. Un tiers de la population vit sous le seuil de pauvreté, et le pays dépend encore fortement de ses ressources en hydrocarbures.
Alors que le pays s’apprête à aller aux urnes, la santé de Bongo, le contexte économique difficile et les critiques d’un pouvoir dynastique resteront sans doute des sujets de préoccupation pour les électeurs gabonais. Les prochaines semaines donneront une indication de la façon dont ces questions influenceront le résultat de l’élection.