Une juge fédérale a infligé un sérieux revers à l’administration américaine en suspendant in extremis l’expulsion d’environ 600 enfants guatémaltèques non accompagnés. Cette mesure est le résultat d’une plainte déposée en urgence par des associations de défense des droits des migrants, inquiètes de la mise en œuvre précipitée d’une opération de déportation.
Un recours légal salvateur
Le litige a été déclenché par une démarche du National Immigration Law Center (NILC), qui avait intenté une action judiciaire au nom de dix mineurs, étendue ensuite à une action collective englobant potentiellement des centaines de familles. La juge Sparkle L. Sooknanan, saisie en urgence, a émis une ordonnance restrictive temporaire de 14 jours, empêchant toute expulsion durant cette période. Cette décision a entraîné l’immobilisation immédiate des avions prévus, certains enfants rappelés en plein vol, tandis que d’autres étaient relâchés dans des structures sous la protection du département américain de la Santé (HHS).
Procédures garanties et droits bafoués
Les plaignants ont dénoncé une violation flagrante des droits constitutionnels et légaux généralement accordés aux mineurs isolés, qui exigent un accès à une audience devant un juge d’immigration avant toute expulsion. Le NILC a souligné les dangers qui guettent ces enfants en cas de retour précipité au Guatemala, notamment les risques d’abus, de négligence ou de traite.
L’administration Trump, quant à elle, soutient que ce processus de déportation visait à réunir les enfants avec leurs familles au Guatemala. Toutefois, les avocats ont contesté cette version, pointant du doigt plusieurs cas où les enfants ne souhaitaient pas être renvoyés ou affirmaient ne pas pouvoir rentrer dans un environnement sûr.