La croissance économique mondiale devrait ralentir pour la troisième année consécutive, chutant de 2,6% en 2023 à seulement 2,4% en 2024. Cette baisse, près de trois quarts de point de pourcentage en dessous de la moyenne des années 2010, annonce une décennie marquée par des opportunités manquées et des défis économiques, soutient un rapport de la Banque mondiale publié le mardi 9 janvier.
Bien que le risque d’une récession mondiale ait diminué, les tensions géopolitiques croissantes ajoutent une dose d’incertitude. Les économies en développement, déjà éprouvées par des conditions financières restrictives, devraient affronter des niveaux de dette paralysants, avec près d’une personne sur trois en situation de précarité alimentaire d’ici la fin de 2024.
Indermit Gill, économiste en chef de la Banque mondiale, souligne le besoin urgent d’un changement de cap majeur pour éviter que les années 2020 ne deviennent synonymes d’opportunités gâchées. « La croissance restera faible à court terme, laissant de nombreux pays en développement dans une situation précaire. Cependant, il est encore possible d’inverser la tendance en accélérant l’investissement et en renforçant les cadres de politique budgétaire », déclare-t-il.
Le rapport met en lumière la nécessité d’une action immédiate des gouvernements pour stimuler l’investissement, crucial pour atteindre les objectifs mondiaux tels que la lutte contre le changement climatique. Cependant, les chances d’une augmentation significative des investissements sont minces sans des mesures concrètes.
Ayhan Kose, économiste en chef adjoint de la Banque, insiste sur le rôle transformateur de l’essor de l’investissement pour accélérer la transition énergétique et atteindre divers objectifs de développement. « Les pays en développement peuvent renouveler leurs efforts en améliorant les cadres budgétaires, en développant les échanges commerciaux, et en renforçant les institutions », explique-t-il.
Face à ces défis, le rapport met également en lumière les politiques budgétaires procycliques dans les pays exportateurs de produits de base. Ces politiques exacerbent les cycles économiques, soulignant la nécessité de mesures disciplinées, telles que la gestion des dépenses publiques et des régimes de taux de change flexibles.