Côte d’Ivoire : Une marche citoyenne contre les violences faites aux femmes et aux filles à Abobo pour appeler à l’action contre ce fléau

La présidente du Sénat et maire d’Abobo, Kandia Camara, et la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, ont conduit le samedi 1er mars 2025, une marche citoyenne organisée pour sensibiliser le public dans la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Près de mille femmes, vêtues de rouge et blanc, ont exprimé leur indignation face à la recrudescence de ces actes, à l’occasion de cette procession pacifique partie du carrefour Samaké à l’esplanade de la mairie d’Abobo.

Cette marche, initiée par le ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, visait à mobiliser les institutions, la société civile et l’opinion publique pour dénoncer ces violences. Ce, pour promouvoir une culture de “tolérance zéro”.

Conduites par Kandia Camara et Nassénéba Touré, des femmes participent à une marche citoyenne contre les VBG, le 1er mars 2025 à Abobo

“Le Sénat se tient aux côtés de toutes les victimes de violences basées sur le genre en Côte d’Ivoire”, a déclaré Kandia Camara, à l’issue de la marche.

La première magistrate de la commune d’Abobo a également souligné l’importance de l’éducation des enfants, affirmant que “tout part de l’enfance” et que “les enfants suivent souvent l’exemple de leurs pères”. Elle a invité les chefs coutumiers et les guides religieux à jouer un rôle primordial dans cette lutte.

La ministre Nassénéba Touré a dressé un bilan alarmant des violences faites aux femmes et aux filles en Côte d’Ivoire. “Une femme sur trois a été victime de violences basées sur le genre. En 2023, ce sont 8 862 cas qui ont été signalés dont plus de 500 cas graves, notamment des féminicides”, a-t-elle relevé. Elle a ajouté que ces chiffres ne sont que la partie visible de l’iceberg, rappelant qu’au-delà des statistiques, ce sont des vies brisées et des rêves anéantis.

Sous l’impulsion du président de la République, Alassane Ouattara, le gouvernement a pris des mesures pour lutter contre ce fléau, en renforçant le cadre juridique et en soutenant les victimes à travers des structures d’accueil et de prise en charge. La ministre a aussi salué l’action de la Première dame, Dominique Ouattara, qui a marqué un grand pas avec la construction du centre d’accueil “La Maison des Femmes d’Adiaké”.

Appelant à une mobilisation générale, la ministre a insisté sur la nécessité de sensibiliser en amont et en aval, tout en prônant la fin des règlements à l’amiable pour que les coupables soient punis. Elle a encouragé toute personne témoin de violences à les dénoncer en appelant gratuitement la ligne 1308.

Des femmes brandissent un “carton rouge” contre les VBG (Abobo, le 01/03/2025)

La marche s’est conclue par la lecture d’une motion par la porte-parole des participantes, Danitza Tonga. Elle a réaffirmé leur engagement à œuvrer pour une Côte d’Ivoire où plus aucune femme ni aucune fille ne sera victime de violence, appelant à l’unité de tous et à la promotion d’une “masculinité positive”, avec un engagement ferme pour une “tolérance zéro”.

La journée s’est terminée par une sensibilisation, dans plusieurs langues locales, sur les violences faites aux femmes et aux filles, mettant en lumière l’importance de l’unité nationale dans ce combat.

Cette marche survient une semaine après le meurtre à Abobo, de dame Ahou Adou Djénéba, 39 ans et mère de quatre enfants, par son ex-conjoint. Ce féminicide est considéré comme un acte de trop, au regard de la résurgence de ce fléau depuis quelques semaines en Côte d’Ivoire.

Via AIP

Votre Page

A voir également sur Kessiya

Quitter la version mobile