Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) et le National democratic institute (NDI), ont déploré mardi 30 avril 2024 à Treichville la faible participation des jeunes en politique, à l’occasion de la session du Mécanisme Conjoint CNDH – Points focaux partis et groupements politiques portant sur le thème, « La responsabilisation des jeunes dans les partis politiques : état des lieux, défis et perspectives ».
La vice présidente du CNDH, Dr Marie Paule Kodjo a rappelé que les jeunes représentent plus de 70% de la population. « Malgré qu’elle représente une frange importante de notre société, l’engagement politique des jeunes dont l’âge est compris entre 25 et 34 ans demeure très faible, comme l’attestent les données des dernières élections municipales et régionales », a-t-elle déploré.
Pour elle, la société doit faire face aux attentes de cette force que constitue la jeunesse. « Les jeunes demandent plus, ils veulent plus de places dans les instances de décisions et dans les assemblées élues. Ils ne se voient pas comme une force par défaut, mais comme un pouvoir pour renforcer la démocratie, et surtout avec des élites de plus en plus jeunes qui pourront défendre au mieux leurs intérêts », a-t-elle indiqué.
Dr Kodjo a exhorté à dénoncer les exclusions et les discriminations qui laissent les jeunes de côté et à s’attaquer aux défis spécifiques à leur participation politique.
La représentante du représentant résident du NDI, Inès Onezou a salué la participation des jeunes à cette activité qui s’inscrit dans le cadre de son Programme d’appui à la redevabilité, à l’inclusion et à la résilience politique en Côte d’ivoire (PAIRS).
« Ce programme vise à accompagner et appuyer les partis politiques dans l’exploration des moyens et approches susceptibles d’améliorer leur redevabilité vis-à -vis du citoyen, et aussi encourager des propositions endogènes à même de renforcer l’inclusion des jeunes et des femmes en leur sein », a-t-elle expliqué.
Pour la représentante, intervenant au nom de Traoré François du NDI, la participation et l’inclusion politiques des jeunes méritent d’occuper une place de choix non seulement dans les politiques publiques, mais aussi dans les axes prioritaires de développement.
« Nonobstant leur poids démographique et leur intérêt pour la chose politique, la proportion des jeunes représentés dans les instances décisionnelles des partis politiques est encore faible, voire insignifiante. Ils le sont encore moins dans les assemblées élues (assemblée nationale, conseils régionaux, conseils municipaux) », a-t-elle fait remarquer.
Mme Onezou a rappelé que les statistiques liées aux élections régionales de 2023 indiquent que 344 candidats, soit 146 femmes et 198 hommes, dans la tranche d’âge 25-34 ans, ont été enregistrés sur un total de 5225 candidats aux élections des conseillers régionaux. Seulement 27 jeunes, soit 16 femmes et 11 hommes, font partie des 1750 conseillers régionaux élus.
En outre pour les élections municipales, la Commission électorale indépendante (CEI) a enregistré 3243 candidats (soit 1251 femmes et 1992 hommes) situés dans la tranche d’âge 25-34 ans, sur un total de 30.084 hommes. Seulement 237 candidats (soit 100 femmes et 137 hommes) issus de la même tranche d’âge font partie des conseillers municipaux élus.
« Ces données posent avec acuité la nécessité de questionner la place et le rôle des jeunes dans les partis politiques, et la sphère politique ivoirienne », a-t-elle fait savoir.
Le mécanisme conjoint CNDH-partis politiques co-organisé avec le NDI a déjà parcouru les communes de Yopougon, Port-Bouët, Marcory, Koumassi et Treichville. Il met en relief la jeunesse des partis politiques dans un débat à thème.
Via AIP